Villas O.C.P -Benguerir

Le projet résidentiel au sein de la ville verte de Benguérir, offre l’occasion d’une belle symbiose entre les nouvelles technologies et le savoir-faire séculaire de l’architecture traditionnelle arabo-berbère au Maroc. Il trouve ses références aussi bien dans le mode de groupement à caractère spontané des douars, que dans des formes, volumes et couleurs qui caractérisent si bien cette architecture. 

CONCEPT URBAIN

Les unités résidentielles s’organisent en forme de grappes ne dépassant pas 20 unités, à l’image des douars ruraux. Un sentiment d’espace intime et sécurisant est ainsi créé chez les résidents. L’échelle de la grappe permet la convivialité et encourage la prise en charge des espaces communs par les habitants, reproduisant ainsi la qualité de vie de jadis dans les “Houmas“ et les « derbs » de la médina. Les unités se regroupent également d’une manière organique quasi spontanée autour d’espaces naturels plantés. Cela permet la symbiose entre le bâti et le végétal, atténuant l’effet de “frontière“ que l’on retrouve souvent entre les espaces à caractère privé et les espaces collectifs.

Favoriser la création d’un microclimat est essentiel dans ce type de composition. La disposition des voies suivant une orientation préférentielle sud-ouest / nord-est offre une meilleure circulation du vent dominant frais. La voirie est densément plantée pour procurer des corridors d’ombre et de fraicheur. L’effet des vents chauds est atténué grâce aux barrières végétales hautes disposées en périphérie des résidences. Un traitement paysager particulier, avec des parcours sinueux parfois entrecoupés par des 

ilots de végétation, accentue le côté paisible et intime de la promenade à l’intérieur des grappes. Les aires plantées sont traitées en « dunes talwegs » permettant le drainage des eaux pluviales, ce qui facilitera le développement des espèces végétales.

Les grappes résidentielles seront reliées par les coulées vertes, sorte de corridors végétaux destinés à la promenade, au jeu et aux activités sportives. Des pistes cyclables y seront intégrées. Les équipements de proximité, tels que crèche, superette, cafétérias, salle polyvalente, locaux de syndic…, s’articulent autour de la coulée verte principale, tout en formant un parcours accessible aussi bien à pied et à vélo que par le tramway et les voies carrossables.

CONCEPT ARCHITECTURAL

Le concept repose sur l’intégration harmonieuse dans le milieu environnant. On retrouve dans cette nouvelle architecture, les particularités notoires du Haouz, tels que la sobriété dans les volumes, l’aspect monolithique des formes, la simplicité dans le traitement des surfaces et, enfin, les couleurs des façades étroitement liées au sol, prouvant l’usage des matériaux disponibles sur place: terre, pierre, chaux, rondins de bois et roseaux.

Le challenge était aussi pour ce projet de développer un principe énergétique global.   

– Optimisation de l’orientation suivant les contraintes climatiques, en optant pour une orientation sud-est / nord-ouest, afin d’éviter l’exposition directe au soleil lors des périodes de canicule, mais aussi de faire profiter tous les espaces des villas de l’ensoleillement et de l’éclairage naturel. 

– Développement d’une climatisation naturelle, grâce aux « Malquafs ». Cette technique ancestrale, largement utilisée au Moyen-Orient, permet de capter l’air extérieur pour le rafraichir en sous sol et le diffuser dans la totalité de l’espace intérieur.

– Régulation de la température, en filtrant l’ensoleillement et en créant des espaces loggias ombragés comprenant bassins et fontaines à proximité des ouvertures. L’air frais s’engouffre ainsi vers l’intérieur de la villa.

– Isolation thermique générale, notamment au droit des toitures terrasse, à travers l’usage d’isolants (en perlite) de jardinières plantées. Les peintures des terrasses sont traitées avec des teintes claires réfléchissant le soleil. Les murs extérieurs sont doublés avec un vide d’air, tout en évitant les ponts thermiques au droit de la structure. 

– Ventilation et éclairage naturel de tous les locaux, y compris les circulations, afin de réduire la consommation électrique. L’éclairage électrique est optimisé avec les patios. La ventilation et l’aération sont assurées naturellement, des extracteurs d’appoint, de faible consommation, sont disposés, le cas échéant, pour les salles de bain.

– Gestion de la collecte des eaux pluviales grâce à la « M’dfya ». Ici encore, on se réfère aux techniques ancestrales grâces à ce dispositif très répandu dans l’architecture traditionnelle urbaine et rurale. Un réservoir de collecte des eaux pluviales  assure les besoins en eaux pour les tâches ménagères et l’arrosage à cycle fermé de terrasses végétales. Ce système agit aussi comme support de rafraichissement de l’air provenant de « Malquaf ».

– Mise en place d’un réseau séparatif eaux usées et eaux vannes. Il permet un traitement spécifique pour chaque nature d’eau usée, en vue de sa réutilisation à l’échelle du quartier, notamment pour l’arrosage des espaces plantés communs.

CHOIX DES MATERIAUX

La nécessité de garantir la pérennité, la rapidité d’exécution et le faible entretien ont fait opter pour l’usage des matériaux modernes usinés répondant aux normes et aux exigences actuelles : brique cuite, béton armé, corps creux en ciment, menuiserie en aluminium avec double vitrage… Néanmoins, il sera fait usage d’enduits teintés dans la masse, ainsi que des revêtements en pierre sèche de la région. La brique de terre et le «bejmat» mettront en exergue les éléments architecturaux qui évoquent le style région seront réalisés en bois massif.

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FICHE TECHNIQUE