C’est au coeur de la galerie Casaoui Galerie Nadar, que s’est déroulée l’exposition de l’artiste Yann Chatelin du 07 décembre 2018 au 12 janvier 2019. « Celui qui marche contre le vent », c’est une histoire. L’histoire du monde, de l’humain. Et une ode à l’expression. A travers cette expérience artistique, Yann Chatelin construit un dialogue. Une discussion, un échange entre l’écriture manuscrite -immortelle et indélébile- et l’humain. L’humain éphémère, le symbole du détail qu’il représente dans l’histoire du monde. La vectorisation de l’humain, sa disparition, sa timidité presque perceptible évoquée dans ses oeuvres, est contrebalancée par l’assurance et la pureté de la calligraphie. L’exposition en elle-même, est une oeuvre qui appelle au questionnement, qui lance le débat.
Yann Chatelin, Alias Poze, est un explorateur visuel, un esthète au sens propre du terme. Muraliste, peintre, calligraphe, il a fait de sa sensibilité créative une arme sans égal. Capturer l’instant, traduire l’émotion, là sont les objets du voyage coloré et brut dans lequel il nous emmène. A travers une vision authentique, il travaille le réalisme, intercepte le mouvement, et les transforme en expérience.
Né en 1980 à Calais, Yann Chatelin débute le dessin à l’âge de 16 ans avec la découverte du graffiti qu’il pratiquera de manière intensive pendant une dizaine d’année. Cette pratique du graffiti fera naître en lui une passion dévorante pour la lettre. Surtout pour l’esthétique de celle-ci… En effet, leur symbole (vecteur de savoir, de transmission, etc…) lui semble plus important que le sens qu’on peut éventuellement leur donner. Yann Chatelin se construit donc un alphabet abstrait, évoluant sans cesse, qui deviendra la base de son travail sur l’écriture. Il s’inquiète ensuite de la disparition progressive de l’écriture manuscrite.
Très attaché à la vision de l’encre qui vient marquer le papier et conscient des conséquences de sa disparition, il s’attache à mettre en relation directe cette disparition et la perte de puissance de l’homme. Perte de puissance dans le sens amoindri par l’assistance technologique. Il essaye d’apporter une écriture très soignée face à des portraits qui s’effacent, coulent, ou se vectorisent… On peut parfois reconnaître quelques figures célèbres dans ses travaux mais il préfère parler d’un attachement à une cause qui lui semble juste et dont ces personnages sont les vecteurs. Ses médiums le plus souvent utilisés sont le collage, l’encre et l’acrylique.