Le début des festivités de la 15ème édition de Jazzablanca a été intense, avec une affluence remarquable grâce à un public plus enthousiaste que jamais.
RETROUVAILLES MEMORABLES
“Revenir plus fort” : c’est le défi que s’était lancé Jazzablanca après deux ans d’absence liés à la pandémie. Après une longue attente, le festival a fait son grand retour ce vendredi 1er juillet, pour une 15ème édition inédite, située en plein air à Anfa Park. Et ce, au grand plaisir des milliers de festivaliers venus découvrir la nouvelle formule de Jazzablanca. Si leur joie était palpable, elle a atteint son apothéose au fil des concerts qui se sont succédés tout au long de la soirée.
ANFA PARK A LA HAUTEUR DE SES PROMESSES
Pensé et agencé comme un véritable lieu social, l’espace verdoyant et lumineux qui a accueilli cette première soirée du festival a opéré son charme. Effusion de bonheur, sourires à tout va, énergie débordante dans tous les recoins de Anfa Park… L’atmosphère chaleureuse qui a régné tout au long de cette première soirée a confirmé une fois de plus la transformation de Jazzablanca en un espace à part entière. Plus qu’un festival, c’est l’amour de la musique et des autres qui fait l’expérience Jazzablanca.
LA MUSIQUE FLEURIT LES COEURS
Alors que le soleil brillait encore, le coup d’envoi a été donné pour cette 15ème édition, avec le quatuor Bab L’bluz sur la Scène 21. Mené par la puissante voix de la jeune Yousra Mansour, la formation a envouté les premiers arrivants du public sur des airs de fusion entre gnaoua, blues, rock, et folklore marocain en présentant son dernier album “Nayda”.
Sans transition, le brillant Mulatu Astatke a pris le relais pour une merveilleuse performance tout droit venue d’Ethiopie. Le père du jazz éthiopien a valsé entre le vibraphone et les congas, accompagnant le public vers un sublime coucher de soleil. Nul besoin de paroles : les compositions du musicien et l’énergie de la foule dansante, mêlées à une lumière naturelle de fin de journée ont donné lieu à une performance qui transporte hors du temps.
Une fois la nuit tombée, le trompettiste Erik Truffaz a inauguré la scène Casa Anfa par un magnifique solo, avant d’être rejoint sur scène par le maâlem Hamid El Kasri, pour une performance où le mot fusion n’a jamais mieux sonné. Fruit d’une résidence artistique organisée par Jazzablanca, la collaboration entre ces deux artistes a été la définition même d’une symbiose parfaite : le temps d’un concert qui restera dans les annales du festival, la trompette de Truffaz n’a fait qu’un avec le guembri et le timbre intense du maâlem. Le tout, sous les yeux d’un public ébahi par l’originalité, la justesse et la puissance de cette collaboration.
LA MUSIQUE ADOUCITS LES COEURS
Toujours sur la scène Casa Anfa, le trompettiste Ibrahim Maalouf nous a parlé d’amour. Et pas dans n’importe quelle langue, puisqu’il a présenté à son public, des extraits de son dernier album, “Capacity to love”, dont la sortie est prévue en novembre 2022. Les Jazzablancais ont été parmi les premiers à découvrir cet opus surprenant placé sous le signe de la tolérance, où se combinent des airs de rock, de hip-hop et de pop. Réclamé par le public, Ibrahim Maalouf a également livré une sublime performance de son intemporel morceau “Beyrouth”, qui, comme à l’accoutumée, en a ému plus d’un.
Pendant ce temps, sur la Scène BMCI à la place des Nations-Unies, le genre gnaoua a été mis à l’honneur. Le maâlem Moktar Gania y a présenté son premier album “Gnawa Soul” face à un large public, avant d’être suivi par Saad Tiouly. D’origine casablancaise, ce jeune musicien passionné se trouvait dans son élément pour présenter ses divers titres, compositions et singles, muni d’un guembri qu’il maîtrise à la perfection.
L’ambiance et les artistes de Jazzablanca promettent encore de nombreuses surprises et émotions pour les soirées du 2 et 3 juillet.