La nouvelle aérogare de Guelmim s’intègre à une infrastructure militaire existante située à 3km au nord de la ville, moyennant la consolidation de la piste d’atterrissage actuelle et de ses abords ainsi que l’aménagement d’infrastructures d’accès.
L’extensibilité est une condition de la pérennité d’une aérogare. Dans cet objectif, la réalisation du bâtiment est prévue en deux phases, une première de 7000m² et une seconde de 7000m² également. Il en résulte une conception linéaire, parallèle aux pistes qui s’étendra le long de cet axe, de part et d’autre du premier module. Le phasage et l’extensibilité aisée tant de l’aérogare que des aménagements extérieurs ont été à l’ origine de notre travail.
La flexibilité des usages et la modularité sont des composantes essentielles de cette machine à flux qu’est une aérogare. En effet, les parcours des voyageurs ainsi que leurs contrôles sont amenés à changer dans le temps, notamment en fonction des règles de sureté nationales ou internationales et des évolutions technologiques. Cette recherche de flexibilité nous a donc conduit à préconiser la grande portée, libérant le sol de points porteurs trop nombreux et un système de partition et de cloisonnement évolutif, lié a un tramage régulier du bâtiment.
La simplicité du modèle constructif, du type halle, permet de maîtriser l’économie du projet et les couts de maintenance dans le cadre de son exploitation future. L’étude précise des conditions climatiques locales nous a amené à travailler essentiellement sur la protection solaire et sur la recherche d’un maximum d’apport de lumière naturelle. Le bâtiment de l’aérogare est constitué de :
• Deux halles légères, en acier, en double hauteur, de 21 m d’épaisseur, correspondants aux espaces d’attentes, s’ouvrant très largement sur le paysage d’un côté et sur l’activité des pistes de l’autre, protégées par de très larges débords de toiture et une façade filtre
• Un corps central linéaire, interface entre les zones sous douane et hors douanes, où s’organisent les fonctions de filtre et de contrôle, surmonté d’un patio apportant de la lumière naturelle au cœur du bâtiment. Ce cœur frais est situé sur l’axe général du plan masse de l’aéroport, constitué de jardins aménagés et de murs de terre crue.
Les façades sont constituées de larges débords de toiture. Ils apportent une ombre protectrice, et autorisent l’usage du verre. En retrait, le verre permet d’apporter la clarté et la transparence, nécessaires à un bon repérage et une bonne orientation des usagers. Ces larges débords de toitures sont revêtus d’une enveloppe filtre constituée de métal peu émissif. Ce filtre est un patchwork de panneaux perforés qui dessinent l’ombre et colorent la lumière. Il est à la fois apaisant et protecteur et subtilement évocateur des thèmes décoratifs de la culture régionale.
La bonne protection solaire assurée en façade et la bonne isolation thermique en toiture permettent de limiter l’usage de la climatisation ; la grande hauteur des volumes intérieurs du bâtiment permet d’utiliser la ventilation naturelle comme rafraîchissement du bâtiment. La protection solaire en façade permet également d’avoir des façades entièrement vitrées assurant un éclairement naturel très important, l’apport de lumière naturelle se faisant également par le patio central. L’investissement principal porte donc sur la qualité de la protection solaire et non des équipements techniques couteux à entretenir.
FICHE TECHNIQUE
MAÎTRISE D’OUVRAGE | OFFICE NATIONAL DES AEROPORTS – ONDA |
MAÎTRISE D’ŒUVRE | GROUPE 3ARCHITECTES |
SITUATION | GUELMIM |
LIVRAISON | 2018 |