Le Prix Pritzker, l’honneur le plus prestigieux dans le monde de l’architecture, a éclairé la carrière de nombreux créateurs visionnaires à travers les décennies. Dans cette constellation d’esprits remarquables, les architectes japonais brillent d’une lumière particulière, représentant la nation la plus honorée par ce prix d’excellence architecturale.
Depuis les débuts du Prix Pritzker en 1979, plusieurs maîtres japonais ont été sacrés pour leur contribution indélébile à l’évolution de l’architecture contemporaine. Parmi ces lauréats éminents figurent des personnalités telles que Kenzo Tange (1987), Fumihiko Maki (1993), Tadao Ando (1995), Kenzo Tange (1987), le duo exceptionnel SANAA (2010), Toyo Ito (2013), Shigeru Ban (2014), et plus récemment Arata Isozaki (2019). Ce palmarès remarquable atteste de l’influence durable des architectes japonais dans le paysage architectural mondial.
Pour cette 45e édition, le Prix Pritzker a été décerné à l’architecte japonais Riken Yamamoto, constituant ainsi le 9e lauréat nippon de cette distinction. Caractérisé par la dimension sociale de son œuvre, Yamamoto crée des liens entre les sphères publique et privée, inspirant l’harmonie au sein de sociétés marquées par une diversité d’identités, d’économies et de politiques.
Né à Pékin en 1945, Riken Yamamoto s’est installé au Japon, plus précisément à Yokohama après la Seconde Guerre Mondiale. Inspiré par sa maison d’enfance, une demeure japonaise de style Machiya, Yamamoto choisit l’architecture comme vocation. Diplômé de l’Université Nihon en 1968, il a fondé son cabinet, Riken Yamamoto & Field Shop, en 1973. Durant ses premières années, il a voyagé à travers le monde avec son mentor Hiroshi Hara, explorant des communautés et cultures diverses.
Au fil de ses réalisations, Yamamoto a cherché à redéfinir les frontières entre public et privé, concevant des résidences et des bâtiments publics, intégrant ainsi la transparence et l’évolution dans son approche conceptuelle. Son engagement profond en faveur de la préservation de la vie communautaire se manifeste par sa conviction que la valeur de la vie privée a évolué en une sensibilité urbaine. Il redéfinit la communauté comme un « sens du partage d’un espace ».
©Tomio Ohashi
La structure de ce bâtiment, incluant sa façade, ses parois intérieures et ses planchers, est entièrement réalisée en verre, créant l’illusion d’un volume totalement transparent. L’atrium occupe une position centrale dans l’édifice, mettant en avant la formation et l’activité des pompiers.
« L’approche architecturale actuelle met l’accent sur la vie privée, niant la nécessité de relations sociales ».
Riken Yamamoto – Architecte, Lauréat du Pritzker Prize 2024
©Tomio Ohashi
Implanté à l’est de la place Tiananmen, ce projet d’envergure comprend neuf tours résidentielles et quatre immeubles SOHO (petits bureaux à domicile), introduisant à l’époque un concept novateur à Beijing en intégrant des espaces de travail aux résidences. La place animée est bordée de commerces, de restaurants, d’équipements publics et d’un jardin.
En réinterprétant la frontière comme un espace, il dynamise la transition entre la sphère publique et privée, générant une valeur sociale à travers chaque projet où les espaces abondent pour susciter l’engagement et les rencontres fortuites. Que ce soit à petite ou grande échelle, ses réalisations démontrent de manière magistrale les qualités intrinsèques des espaces, mettant en avant la notion de communauté.
©Tomio Ohashi
En mettant l’accent sur l’expérience utilisateur, le Yokosuka Museum of Art est articulé par une entrée sinueuse et accueillante évoquant la baie de Tokyo environnante et les montagnes proches. Les nombreuses galeries situées en sous-sol, offrent une vue claire et ininterrompue de la géographie naturelle.