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dimanche 3 décembre 2023
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DU GENIE DU BÉTON.

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François Coignet (1814-1888) fut le dépositaire du premier brevet du béton, ce «matériau sans fin». Contrairement au bloc de pierre qu’on équarrit et au tronc d’arbre qu’on scie, le béton semble, dans sa forme de production, illimité. Un matériau inventé par l’homme pour changer le destin de l’humanité.

De plus, contrairement à l’acier ou au bois, le béton a un avantage indéniable : son processus de production fait travailler, de l’extraction des agrégats à sa mise en place, de la main d’œuvre locale. Sa capacité infinie à se régénérer fait de lui un matériau durable.

Le désastre du tremblement de terre d’Agadir de 1960 a donné aux
architectes de cette époque l’un des plus beaux moyens d’expression. En dehors de l’aspect esthétique recherché, les architectes issus du mouvement moderne, porté par les CIAM, avaient l’obligation de «…faire pas cher, car les sinistrés ne devaient pas dépasser le montant de l’indemnisation octroyée par le Haut-commissariat à la reconstruction.», nous a rappelé, récemment Raphael Moretti, architecte ayant participé à cette vague de construction de l’après séisme. Le béton, brut de décoffrage, avait l’avantage de répondre aux deux contraintes à la fois esthétique et financière.

Puis le béton comme expression esthétique passa de mode et fût, de nouveau, confiné dans son usage premier : la structure. Jusqu’au jour où les chercheurs des grands laboratoires cimentiers, à la recherche de
nouvelles niches de croissance, mirent au point une multitude de bétons à même de satisfaire les exigences les plus inattendues. Les architectes se sont emparés de ces nouveaux matériaux pour les utiliser au sol comme dans les murs. Les bétons sont désormais polis, désactivés, colorés,
projetés, sablés, grenaillés, luminescents, lisses, marbrés, grésés,
lasurés, teintés dans la masse, peints, cirés…

Les bétons à hautes et très hautes performances tels le Ductal et le GRC, utilisés par certains architectes dans des projets figurants dans
ce numéro, montrent que les architectes marocains ne sont pas en marge de la pratique mondiale. A l’instar de leurs aînés des années 60, grâce au génie dont ils sont capables, ils sont en train de redonner vie, avec un langage particulier, à ce matériau qui n’a pas encore dit son dernier mot.

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Orange is the new black.

Chaque numéro que nous éditons représente à la fois un défi, une prouesse et une fierté. En tant que groupe de presse indépendant et pour le Maroc moderne d’aujourd’hui et de demain, nous consignons avec résilience et abnégation l’évolution et les exploits architecturaux multiples depuis plus de 20 ans.

Au péril des idées.

Ce deuxième opus d’une extraordinaire aventure, celle d’aller à la quête de jeunes talents avérés, se termine avec la publication du COLLECTOR DES ARCHITECTES EMERGENTS Volume 2. Dans l’histoire récente et moins récente du Maroc, jamais de tels ouvrages n’ont été publiés. Ceux qui, au péril des idées, mettent en avant les jeunes acteurs les plus méritants du « plus beau métier du monde » et qui n’en reste pas moins un des plus éprouvants et complexes à pratiquer.

La poussée d’Archimedia.

Comme la poussée d’Archimède est inéluctable, celle d’Archimedia l’est aussi. Prenons les jeunes architectes émergents de ce Maroc en plein mouvement. Une fois dans le bain, fraîchement diplômés, prêt à exercer, à bâtir leurs idées et penser l’architecture autrement, chacun à sa façon, il est souvent difficile pour chacun d’eux de regagner la surface…de se rendre visible.