À la tête du programme du prestigieux World Architecture Festival (WAF), Paul Finch occupe une place incontournable dans le monde de l’architecture. Ancien journaliste et éditeur influent de publications telles que Building Design, Architects’ Journal, et Architectural Review, il a fondé le WAF en 2008, contribuant ainsi à faire de cet événement un rendez-vous mondial de référence pour les professionnels du secteur. Son expérience unique et son engagement auprès des instances de régulation, notamment en tant que président de la Commission pour l’Architecture et l’Environnement Bâti (CABE) au Royaume-Uni, ainsi que son rôle dans la conception des Jeux olympiques de Londres, en font un expert précieux pour aborder les enjeux actuels de l’architecture.
Dans cette interview, Paul Finch partage avec la rédaction de A+E son regard sur le potentiel des marchés émergents, notamment en Afrique, pour influencer les futures tendances en architecture et urbanisme. Il aborde également les contributions spécifiques que des pays comme le Maroc peuvent offrir en matière de durabilité et d’innovation, ainsi que les défis uniques auxquels les architectes africains sont confrontés dans un contexte de forte urbanisation.
A+E // Comment voyez-vous le rôle des marchés émergents, en particulier en Afrique, dans le façonnement des futures tendances en architecture et en urbanisme ?
Paul Finch // Les défis encouragent l’innovation, et nous apercevons d’excellents exemples à travers le continent africain, notamment en ce qui concerne des enjeux tels que la biodiversité et le changement climatique.
A+E // Quelles opportunités spécifiques croyez-vous que le Maroc et d’autres pays africains sont capables d’offrir à la communauté architecturale mondiale en termes de projets durables et innovants ?
P.F // Il existe plusieurs pratiques qui offrent des enseignements précieux au monde entier en matière de résilience environnementale et de durabilité, notamment à travers la réconciliation des tensions sociales et économiques dans des contextes post-coloniaux, et la création d’une architecture qui s’inspire du passé tout en cherchant de nouvelles solutions aux enjeux environnementaux pressants.
A+E // Pourriez-vous citer des exemples du WAF de cette année illustrant comment des solutions architecturales peuvent répondre aux défis spécifiques aux régions en voie de développement ?
P.F // Les projets récompensés lors du World Architecture Festival (WAF) témoignent de la créativité des architectes qui œuvrent dans les régions en voie de développement, et leurs solutions résonnent bien au-delà de leurs frontières. Les projets primés aux WAFX Awards, par exemple, explorent des thèmes variés tels que l’éthique et les valeurs, le climat et le carbone, ou encore le pouvoir et la justice sociale.
A+E // Quels conseils donneriez-vous aux architectes africains cherchant à se démarquer à l’échelle internationale, surtout dans le contexte d’un continent en urbanisation accéléré ?
P.F // Dans un continent en pleine urbanisation, les architectes africains aspirant à un rayonnement international peuvent tirer parti de leur connaissance des réalités locales. Il leur est essentiel de concevoir en tenant compte des contextes spécifiques, sans chercher à reproduire des modèles d’autres régions. En partant de leur propre expérience de terrain, les architectes peuvent s’appuyer sur des analyses précises et approfondies qui garantissent la pertinence et la durabilité de leurs projets.