La Maison Arabe – Marrakech

Écrin d’histoire dans le mouvement du temps

La maison arabe

Et si le rapport au temps se définissait par l’émotion, par la passion, par la façon dont nous le construisons ?

ENTRE HISTOIRE ET LEGENDE

Cette histoire est une histoire du temps. La maison arabe n’a pas surgi, complète et riche, a un moment donné de l’histoire de Marrakech. Elle est le résultat d’une activité constructive poursuivie jusqu’à nos jours.

Tout commence au début des années trente, lorsque Helene Sebillon-Larochette et sa fille, Suzy, décident de s’installer a Marrakech. Helene, épouse d’un propriétaire de plusieurs restaurants parisiens avait comme client assidu le Pacha de Marrakech, Thami El Glaoui. Ainsi, elles obtiennent du Pacha une autorisation exceptionnelle en 1946 d’ouvrir dans la médina, le premier restaurant destiné à la clientèle étrangère. Il mit également à leur disposition l’une de ses meilleures cuisinières, Khadija, dont le mauvais caractère n’avait d’égal que la subtilité de ses plats. Les talents culinaires de Khadija résonnèrent rapidement au-delà des murs de la médina.

Le restaurant de La Maison Arabe se vu alors accueillir tout un beau monde : Sir Winston Churchill, La Reine Ingrid du Danemark, Charles de Gaulle ou encore Jackie Kennedy entre autres, vinrent y découvrir les délicieuses saveurs marocaines. En 1995, la propriété et le Riad adjacent furent achetés par le Prince Fabrizio Ruspoli, descendant d’une ancestrale famille de la noblesse papale. Après 3 années de travaux colossaux, La Maison arabe ouvrit de nouveau ses portes pour devenir le premier Riad Hôtel de la ville ocre.

Aujourd’hui ce rapport au temps, par sa couleur, son intensité, sa ferveur, est mis en avant par la façon dont le lieu est habité.



AU PARFUMS D’ANTAN

La Maison Arabe refondée par Fabrizio Ruspoli se présente comme une suite de l’histoire du restaurant de jadis, véritable mythe marrakchi, créé par ses deux Européennes hors du commun, mère et fille, dans un des plus jolis recoins de la médina. À l’ombre de la mosquée de Bab Doukkala, c’était le passage des voyageurs à la recherche de ces lieux rares, différents, où l’on sent vibrer la vie, où les minutes comptent davantage.

Pour Fabrizio Ruspoli, c’est investir le temps et s’investir dans le temps, pour qu’il ne s’efface jamais vraiment. Pour que même disparu, il demeure dans ces murs, dans les profondeurs de ce lieu. Mais aussi, dans la trace souvent invisible, presque imperceptible.

L’hôtel s’articule autour de deux patios, fleurs et fontaine pour l’un, oliviers en pleine terre et palmiers pour l’autre. Les artisans marocains si habiles font ici chanter les murs, les plafonds, les sols : murs de tadelakt (enduit ciré, poli à l’agate), ornements de gebs (plâtres ciselés), plafonds de cèdre ou peints selon des motifs iraniens traditionnels, sols de bejmat (petites briques de terre blonde) et de marbre, coupoles laissant filtrer la lumière.

À l’emploi des matériaux et des motifs traditionnels, Fabrizio Ruspoli ajoute une touche européenne. La Maison Arabe, porte l’empreinte d’un goût d’antan, avec harmonie et intimité.

La maison arabe, Wellness Center, Marrakech.
La maison arabe, Wellness Center, Marrakech.

QUAND L’HISTOIRE A UN GOUT …

Dans la grande tradition gastronomique de la première Maison Arabe, mythique dès sa création dans les années quarante, les restaurants allient le luxe et le raffinement de la table et du décor, la qualité de l’accueil, une convivialité élégante.

« Le restaurant marocain » en mandarine et bleue, se voit multiplié par de grands miroirs, réchauffé par la cheminée de bois et tadelakt et par les tapis sur le sol de marbre clair. La carte réunit les splendeurs de la cuisine marocaine la plus authentique. Des entrées jusqu’aux pâtisseries marocaines, chaque plat est préparé avec amour et précision, dans un souci de tradition réinventée, à partir des plus beaux produits du marché. Parfumés d’épices et d’herbes, salades marocaines divines et colorées, tajines originaux et couscous aériens, pastillas craquantes et moelleuses à la fois, pâtisseries irrésistibles.

Le restaurant « Les trois saveurs » est quant à lui discrètement luxueux avec ses murs rayés de tadelakt gris et son sol de marbre grège. Il fait face à une galerie presque conventuelle, succession de croisées d’ogives dans les tons des rouges anciens italiens. La carte est absolument tentante, ouverte. Comme l’annonce le nom du restaurant, s’y rejoignent les trois saveurs, marocaine, européenne et d’inspiration asiatique.

L’esprit pionnier de La Maison Arabe a conduit à l’ouverture de la première école de cuisine au Maroc en 2001. Aujourd’hui La Maison Arabe continue de se développer et lance une nouvelle formule de cours de cuisine « express » qui s’adresse à tous les épicuriens, gourmand et gourmets désireux d’apprendre les secrets de la cuisine marocaine, respectueuse des traditions, le tout en moins d’une heure.



La note finale de présentation de la Maison Arabe pourraient être ses quelques phrases que Fabrizio Ruspoli, écrivit à propos de la Maison Arabe : Habiter, c’est un art de vivre au quotidien, le mariage de l’utile avec le beau, de la curiosité avec la culture, du charme avec la fantaisie et la tradition.

La maison arabe, Marrakech.
La maison arabe, Marrakech.

3 QUESTIONS POUR NABILA DAKIR, DIRECTRICE DE LA MAISON ARABE :

A+E // Quelle est la singularité de la Maison Arabe ?

La Maison Arabe n’est pas qu’un riad ou un hôtel, c’est un mélange des deux : le confort et le luxe d’un hôtel allié à l’architecture et le charme d’un riad. À cela s’ajoute un service personnalisé et chaleureux qui vous fait sentir comme chez vous.

A+E // Quelle est l’anecdote la plus marquante ?

À l’ouverture de l’établissement, un client Américain avait réservé son séjour a Marrakech a la Maison Arabe. Arrivé au bout de la ruelle, sa femme a refusé catégoriquement de descendre du taxi. Après plusieurs essais, nous avons pu convaincre le client de faire une visite et à peine la porte franchie, sa surprise était grande. Il pensait finir dans un taudis dans la Médina alors qu’il a découvert un bel endroit avec un accueil des plus chaleureux. Ils ont fini par s’excuser pour leurs préjugés et ont vécu une belle expérience.

A+E // Quel est selon vous le rôle de l’architecture (donc de la bâtisse) et de la cuisine, dans la transmission de la mémoire du lieu ? 

Depuis son ouverture, la Maison Arabe a joué un rôle prépondérant pour mettre en avant l’architecture Marocaine. Étant pionnière dans l’hôtellerie de charme, c’est une vitrine d’architecture Marocaine qui met en valeur le patrimoine et le savoir-faire des artisans Marocains : zelige Beldi, gebs, tadellakt, tatamis, moucharabieh cuir et bois sculpté… Le travail de toute une panoplie de métiers artisanaux oubliés ou en voie de disparition, sans parler de l’intérêt ressuscité pour l’architecture des riads, restés fermer ou à l’oubliette. La Maison Arabe a toujours mis aussi en avant la cuisine marocaine traditionnelle préparée par des tebbakhats (femmes cuisinières). La transmission de cet héritage ancestral se fait aussi à travers les cours de cuisine proposés par la Maison Arabe à ses hôtes. Aujourd’hui, à cause de la pandémie, ses cours se font virtuellement via zoom.

ARTICLE PAR La rédaction
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