L’Architecture passe par une réflexion profonde sur les espaces intérieurs. Elle se veut à l’écoute de ses usagers, en une échelle plus intime, une architecture du confort visible et invisible.
1 // SQUAD FACTORY – PAYMENT CENTER FOR AFRICA – GROUPE BANQUE POPULAIRE
Le défi à relever dans ce projet consistait à réinventer le lieu de travail de la société PCA afin de promouvoir deux valeurs : Le partage et la volonté de créer des synergies, et ce, en repensant les modes d’aménagement classiques au profit de « l’office branding » et de l’esprit « start-up ». Ce projet, étalé sur un plateau bureau de 1000 m2 environ, vise à créer un espace adapté au travail d’équipe plutôt qu’une uniformisation de l’open-space. La créativité, le temps de concentration et le bien-être au travail sont au cœur de l’organisation spatiale. Ainsi, l’idée est d’offrir aux collaborateurs, à la fois des espaces dédiés au travail individuel, mais aussi des lieux pensés pour les échanges et le travail collaboratif.
Les différents « squads » gravitent autour d’un noyau fédérateur, l’Agora. Espace polyvalent et véritable lieu de rassemblement et d’échanges, il peut accueillir une trentaine de personnes pour des formations ou des séances de « brainstorming ». Cet espace est également doté d’assises en mousse colorées logées dans des casiers, permettant ainsi aux utilisateurs d’accéder facilement à des configurations spatiales différentes.
Le style est d’inspiration industrielle. Les entrailles techniques du faux plafond, mises à nu, sont parsemées de panneaux acoustiques colorés qui confèrent au lieu, un confort acoustique propice aux échanges en espaces ouverts. Il apparaît également à travers l’utilisation de matériaux comme l’OSB sur lequel l’on trouve une fresque originale de l’artiste Yann Chatelin, une métaphore à la transformation digitale…
2 // SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RÉSIDENCES DAR SAADA – GROUPE PALMERAIE
Basé en plein cœur de la Marina de Casablanca, ce projet concerne l’aménagement du nouveau siège de la société Résidences Dar Saada, filiale du groupe Palmeraie. Il se développe sur trois niveaux et occupe une surface totale de près de 3000 m2.
Le « space-planning » s’est adapté à la morphologie complexe du bâtiment et à son enveloppe atypique. La réflexion a porté sur la déambulation autour d’un noyau structurant sur lequel sont venus se greffer des espaces communs tels des appendices : « phone booths » , salle de détente, rangements ou encore espaces de « quick meeting ». Quant aux espaces de travail, leur disposition offre des percées visuelles sur l’océan. L’environnement de travail a été étudié de manière à proposer des solutions acoustiques adaptées et des solutions d’éclairages combinant judicieusement la lumière du jour et l’éclairage artificiel. Des luminaires suspendus inspirés des mouettes stationnent au-dessus des « open- spaces », un petit clin d’œil à l’océan qui est proche…
3 // SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ SICPA – TOUR CFC
Situé au sein de la Tour Casablanca Finance City (CFC), ce plateau bureau a été conçu avec une attention particulière portée sur l’optimisation des espaces tout en intégrant les contraintes de cloisonnement liées au séquencement de la façade.
En effet dans cet espace d’un peu plus de 300 m2, l’exercice a porté sur la création d’un linéaire de rangements intégrés et tramés qui se dérobent dans un habillage en bois teinté dans la masse. La circulation est ponctuée des caissons rétro-éclairés qui racontent chronologiquement l’histoire de l’entreprise. Cette double peau intérieure abrite niches, rangements, alcôves, « phone booths », archivage et locaux techniques. « L’open-space » est composé de « benchs » pouvant accueillir une vingtaine de personnes et d’espaces de détente servant aussi au travail en « flex-office ». La palette des matières et l’usage de la couleur apportent une certaine convivialité et originalité à l’ensemble.
4 // PROJET D’AMÉNAGEMENT DE L’ÉCOLE CENTRALE CASABLANCA
Véritable référence à l’International, l’École Centrale Casablanca a ouvert ses portes en 2017 pour accueillir des étudiants aux origines diverses dans une atmosphère stimulante qui pousse à la créativité et aux échanges.
Le défi à relever pour ce projet d’envergure a été de se greffer à l’architecture du lieu en associant l’aménagement intérieur à l’art pictural, d’ailleurs très présent au niveau de l’atrium et des espaces connexes de l’école.
Étalés sur trois niveaux, les espaces ont été aménagés avec une volonté de rompre avec les standards d’aménagements classiques propres aux locaux d’enseignement, en offrant aux futurs ingénieurs un environnement propice à l’acquisition du savoir mais surtout un avant-goût de la vie en entreprise. La bibliothèque, d’inspiration scandinave, a été pensée avec un noyau central en bois de chêne abritant le comptoir d’accueil et l’espace reprographie. L’espace de lecture des périodiques se démarque par une immense banquette rouge
aux formes courbées. Le couloir de l’administration est, quant à lui, un hommage à l’histoire de l’école. On y déambule comme dans un musée. Des compositions originales de photos, disposées chronologiquement, composent cette
« galerie centralienne ». La Cafétéria du bâtiment Einstein se dissimule derrière une enfilade de lames ajourées en bois de chêne qui accompagnent la courbe du bloc sanitaires. Le foyer a été conçu comme un véritable lieu de détente, de jeux, et d’échanges. Du mobilier style vintage, dans une ambiance « loft », a été pensé pour cet espace. On y retrouve des alcôves aux couleurs vives et un transat géant en pin d’Oregon long de sept mètres. Le restaurant a pour sa part des allures de restaurant citadin et sa terrasse en bois d’ipé voit ses lames se décrocher du sol pour former des bancs ou des tables hautes.
Le rez-de-jardin, avec son patio central verdoyant est bordé de bancs monolithiques et de petites maisonnettes bleues en périphérie pour le « co-working ».
A PROPOS DE LAMIA HAMRITI
Lamia Hamriti est architecte DPLG diplômée de l’École Nationale Supérieure de Paris Val-de-Seine en 2007. Très tôt, elle découvre lors de son expérience professionnelle dans deux prestigieuses agences parisiennes, le lien fort qui unit l’acoustique à l’architecture. Elle décide alors d’en faire sa spécialité et s’inscrit à l’Université Pierre et Marie Curie où elle poursuit un Master 2 en Acoustique Architecturale et Urbaine (ACAR). En 2011, elle ouvre son atelier d’architecture et de conseil en acoustique à Casablanca.