Le Vélodrome de Casablanca : de l’histoire sportive à l’avant-garde culturelle urbaine

Un vestige moderniste réinventé au cœur de la ville blanche

Inauguré dans les années 1920, le Vélodrome de Casablanca fut longtemps un théâtre à ciel ouvert pour les exploits sportifs d’un Maroc en pleine mutation. Symbole de la modernité coloniale, il accueillait non seulement les premières grandes compétitions cyclistes du pays, mais aussi des matchs de football, des combats de boxe et des épreuves d’athlétisme. Adossé à un quartier central, il s’est imposé comme un lieu de rassemblement populaire, ancré dans la mémoire collective casablancaise. Jusqu’à ce que le temps fasse son œuvre et que les usages s’effacent.



UN SECOND SOUFFLE PORTÉ PAR LE PAYSAGE

Délaissé durant plusieurs décennies, le site renaît aujourd’hui sous une forme inédite, grâce à une ambitieuse réhabilitation portée par l’architecte Yassir Khalil. Plutôt que d’effacer les traces du passé, le projet choisit de les sublimer. L’ancienne piste ovale, les gradins en béton brut, les lignes courbes du vélodrome : tout a été conservé, intégré, rehaussé par un dessin paysager subtil mêlant végétation méditerranéenne, mobilier urbain dessiné sur mesure et installations artistiques en plein air.

Ce nouvel écrin, à la croisée des chemins entre patrimoine et création contemporaine, redonne au vélodrome son rôle d’aimant urbain, où la promenade, le jeu et la contemplation se côtoient naturellement.

UN MANIFESTE D’URBANITÉ CULTURELLE

Aujourd’hui, le parc du Vélodrome est un espace vivant, pensé comme un forum moderne : concerts intimistes, projections en plein air, installations éphémères et performances artistiques y trouvent leur scène, portés par une scénographie discrète mais affirmée. Lieu de mémoire devenu plateforme citoyenne, il incarne un urbanisme à échelle humaine, où l’inclusion, la proximité et la création tissent une nouvelle manière d’habiter la ville.
Par cette transformation respectueuse et inventive, Casablanca offre une démonstration magistrale : celle qu’un site en déshérence peut, sans nostalgie ni pastiche, redevenir un lieu d’avant-garde, un souffle d’air public et de culture au cœur du tissu urbain.


ARTICLE PAR Yasmina Hamdi
CRÉDIT PHOTO © Casa Aménagement

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