Mounia Radouane signera la conception du trophée des YMAA

MOUNIA RADOUANE

A+E // En tant que jeune architecte, que vous suggèrent les YMAA ?
Mounia Radouane //  L’audace, la création et la qualité architecturale qu’offrent les jeunes architectes marocains.

Ce sont des valeurs auxquelles je crois profondément et auxquelles on ne peut qu’adhérer et défendre. C’est important que les architectes puissent au travers de ses prix reconnaître ce qui fait la puissance d’un projet, qu’il soit à une grande ou à une petite échelle. La finalité étant la retransmission au grand public.

A+E // Vous avez été choisie pour faire concevoir le trophée des YMAA dont le cahier des charges stipule qu’ils doivent être en béton. Ce matériau vous parle-t-il ?

M.R // Je m’intéresse à toutes sortes de matériaux, mais ce qui me fascine dans le béton, c’est le processus de sa naissance à sa transformation. Tout se joue lorsqu’on coule dans une banche le sable, le béton et le ciment. On voit alors apparaître aussitôt un tableau des plus intenses, dans lequel on aimerait s’immerger. C’est à la fois poétique et surréaliste de penser un objet à partir d’un matériau liquide qui se stratifie. 

Il y a quelques années, j’ai conçu ma première collection de luminaires en béton dans mon studio à Paris. M’intéressant depuis toujours à toutes sortes de matériaux, c’est le béton qui m’a séduit par ce qu’il a pu m’apporter en liberté créatrice, m’ouvrir à l’infini. Il est juste de dire que le béton est un matériau noble au même titre que le bois brut et l’acier. 

A+E // Quelle sera votre source d’inspiration, puisque votre travail va impacter durablement la scène architecturale ?

M.R // Tout d’abord, je tire mon inspiration de ce qui m’entoure : les gens, l’évolution de la société, la musique, la beauté d’un édifice. En architecture, la notion de proportion s’est vue étudiée de différentes façons, et ce, depuis l’Antiquité. Ce qui m’a mené au nombre d’or. Cette proportion serait à l’origine de toute œuvre d’art. C’est en effet grâce à ce système rationnel de proportions, qui régit toutes les règles de construction, que j’ai pu concevoir le trophée monolithe. Après avoir expérimenté plusieurs formes et plusieurs hauteurs, l’idée d’une forme simple m’est paru évidente, en suivant les proportions du nombre d’or des Égyptiens. C’est une leçon fantastique. 

On trouve cette proportion dans l’ordinaire de la vie. La nature se compose à partir de cette même forme mathématique qui représenterait la « proportion divine » ; c’est-à-dire la proportion idéale, équilibrée et agréable pour l’œil humain. 

A+E // En tant qu’architecte designer allez-vous participer aux YMAA ?

M.R // Je suis très honorée de faire découvrir cette année au grand public ma nouvelle création. Selon moi, la rencontre d’un architecte ou d’un designer avec d’autres personnes du même milieu, ainsi que le partage qui en découle permet, en quelque sorte, le tissage d’une toile commune, d’une œuvre collective. Les personnes que j’ai pu rencontrer ont accru mon sens éthique et renforcées ma passion pour l’architecture et le design. Deux éléments que l’on espère durable, et puissent-ils ne jamais rompre avec l’esprit de finesse.


Pour plus d’informations sur les Young Moroccan Architecture Awards, rendez-vous sur : www.ymaa.ma

ARTICLE PAR La rédaction
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