POURQUOI J’AI FAIT ARCHI ? YACHAR BOUHAYA

Dans cette interview accordée à A+E Magazine, Yachar Bouhaya livre un récit sincère et sans détour de son parcours d’architecte, tissé entre Paris et Casablanca, entre héritage et choix personnels. Diplômé de l’École Spéciale d’Architecture en 2005, il revient sur les étapes fondatrices de son cheminement, ses bifurcations assumées et cette liberté farouche qu’il revendique : celle de pouvoir choisir ses combats. Au fil de l’échange, se dessine une vision à la fois lucide et poétique de l’architecture, un métier qu’il embrasse avec engagement, sensibilité, et fidélité à une certaine idée du projet. Nourri dès l’enfance dans l’atelier de son père, il revendique un rapport presque organique à la discipline : l’architecture comme un langage, une responsabilité, un projet de vie.


A+E // Présentez-vous-en quelques mots et parlez-nous brièvement de votre parcours professionnel.

Yachar Bouhaya : Architecte diplômé de l’École Spéciale d’Architecture à Paris en 2005, j’ai d’abord suivi un parcours parisien au sein de plusieurs agences (Anne Démians, AW2…), avant de m’installer à mon compte à Casablanca. Depuis, il y a eu des rencontres heureuses, d’autres moins, mais un mot d’ordre demeure : pouvoir choisir ses combats.

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A+E // Comment définiriez-vous le rôle de l’architecte aujourd’hui ?

Y. B. : Je dirais que c’est un peu le chef d’orchestre, il n’a pas besoin de savoir jouer de tous les instruments, mais il sait quelle doit être la symphonie et donne le tempo !

A+E // Si vous deviez expliquer pourquoi vous avez choisi l’architecture comme métier, quelle image utiliseriez-vous ?

Y. B. : Pour ma part, j’ai grandi dans cet environnement, mon père étant lui-même architecte, j’ai trainé dans les ateliers d’architecture très tôt, le monde des calques, Rotring et autre perroquet (ces outils sinueux qui servaient à dompter les courbes) m’a toujours interpelé. Dessiner et en vivre, c’était le graal.

A+E // Quel autre métier auriez-vous aimé exercer ?

Y. B. : J’ai hésité avec Chef Cuisinier, ce qui a en commun entre créativité et partage.

A+E // Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes futur(e)s architectes ?

Y. B. : Être conscient que c’est un marathon et non pas un sprint ; que la sédimentation des connaissances construit l’architecte et garder tout le long de son parcours, la citation de Platon « Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien » !

A+E // Qu’avez-vous à dire aux jeunes architectes diplômés à l’étranger qui hésitent à rentrer exercer au Maroc ?

Y. B. : Pas grand-chose ! Tous les parcours sont intéressants, l’architecture de mon point de vue est universelle, elle peut se pratiquer de n’importe où …et n’importe où !

A+E // Quel changement majeur pensez-vous qu’il serait nécessaire de faire dans le domaine de l’architecture au Maroc ?

Y. B. : Faire connaitre le métier, en revoir le marketing, le respecter dans notre pratique pour qu’il soit mieux respecter par les autres.

Sans transition :

A+E // Le métier d’architecte en une couleur ?

Y. B. : L’Outrenoir de Soulages

A+E // Le métier d’architecte en une citation ou proverbe ?

Y. B. : « Less is More » de Mies

A+E // Si l’architecture était un son ou une mélodie, lequel choisiriez-vous ?

Y. B. : La Ritournelle de Sébastien Tellier, à la fois pour le titre et la joie !

A+E // Le métier d’architecte en une émotion : laquelle vous vient en tête ?

Y. B. : Passion !

A+E // Si vous deviez décrire l’architecture avec un parfum ou une odeur, lequel serait-il ?

Y. B. : Cuir et bois

A+E // Quelle saison représente le mieux l’architecture selon vous, et pourquoi ?

Y. B. : L’Automne à la fois la fin et le début

A+E // Le métier d’architecte en un poème : lequel choisiriez-vous ?

Y. B. : Mon rêve familier de Verlaine

A+E // Pour vous, l’architecture, c’est avant tout… ?

Y. B. : Un engagement


Propos recueillis par Yasmina Hamdi

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