Cette année, la prestigieuse Grande Médaille d’Or de l’Académie d’Architecture française a été décernée à l’architecte et anthropologue marocaine Salima Naji. Sa démarche architecturale, alliant respect du lieu et responsabilité environnementale, a été saluée par Catherine Jacquot, présidente de l’Académie, lors de la cérémonie annuelle des Prix et Récompenses 2024. L’œuvre de Salima Naji incarne avec brio la capacité d’intégrer harmonieusement architecture et environnement, tout en préservant l’authenticité des territoires.
DÉLIBÉRATIONS DU JURY
Sophie Berthelier, présidente du jury, a mis en avant l’engagement acharné de Salima Naji, qualifiant son parcours de fusion du passé, du présent et du futur. Selon Sophie Berthelier, cette distinction récompense une architecte visionnaire qui, à travers une approche déterminée, réinvente les traditions et les techniques ancestrales pour offrir une vision architecturale résolument moderne et durable.
De sa part, l’architecte Martin Robain, membre du jury, a souligné le caractère profondément humain et participatif du travail de Salima Naji. Il retient aussi que Salima Naji
REVALORISATION DES TECHNIQUES VERNACULAIRES
La consécration de Salima Naji intervient après de nombreuses visites des membres de l’Académie sur ses chantiers au Maroc. Ils ont été impressionnés par sa capacité à préserver et revitaliser un ensemble de techniques vernaculaires, transmises par des maîtres artisans enracinés dans les territoires locaux.
Pour Salima Naji, défendre l’architecture du bien commun implique une réflexion profonde sur les conditions d’édification, les pratiques spatiales et l’usage social des constructions, tout en mettant l’accent sur l’attachement au lieu.
PRIX DE L’ACADÉMIE D’ARCHITECTURE FRANÇAISE
Chaque année, la cérémonie des prix et récompenses de l’académie d’architecture honore une quarantaine de lauréats issus de divers horizons, allant des architectes aux ingénieurs, en passant par les artistes, artisans et chercheurs.
À PROPOS DE SALIMA NAJI
Salima Naji est une architecte et anthropologue, qui s’est installée à Tiznit en 2008. Elle poursuit ses études d’architecture à Paris, où elle obtient également un doctorat en anthropologie sociale. Sa formation est enrichie par des études en esthétique, en arts et technologies de l’image, ainsi qu’en philosophie de l’art. Son œuvre littéraire est tout aussi remarquable, avec plusieurs ouvrages publiés, dont le plus récent, « Architecture du bien commun, pour une éthique de la conservation », témoigne de son engagement pour une architecture respectueuse du patrimoine et du bien commun.