Siège du groupe KLK – Casablanca

Toujours dans la perspective de faire vibrer le matériau, de créer l’émotion et de la façonner à travers son architecture, Chakib Jaidi nous propose une œuvre singulière qui offre une nouvelle lecture de l’objet architectural. A l’épreuve des exigences de son époque, le siège KLK est à l’image de cette nouvelle ère architecturale casablancaise : harmonieuse, consciencieuse et avant- gardiste.

LE RAPPORT AU SITE

C’est à l’abri de la circulation effrénée du boulevard Abdelkrim El Khattabi ou encore du tumultueux boulevard Franklin Roosevelt que se niche, discrètement, le nouveau siège de la société KLK. C’est un quartier calme, qui offre une légère transition entre le centre du mythique quartier Maarif et le prestigieux quartier d’Anfa.

Le bâtiment se dévoile délicatement au rythme des arbres du terre-plein central, avant de s’exhiber à l’embouchure qui en permet l’accès : une façade en pierre, un aspect lisse, et une géométrie atypique interpellent le passant.

UN BLOC ROCHEUX QUI INTERPELLE

Occupant une parcelle désenclavée, ce bloc rocheux sculpté avec finesse et enrichi par un léger traitement végétal, offre un cachet minéral particulier. Un premier abord se fait avec une coque semi elliptique fermée orientée nord-est tandis que la seconde façade, exposée sud-est offre une deuxième lecture, linéaire. Celle-ci propose diverses ouvertures, certaines profitant de cette orientation pour aller chercher une précieuse lumière naturelle, d’autres soulignent plutôt cette linéarité grâce à des brise-soleils horizontaux. Cet ensemble géométrique est notamment mis en valeur grâce à l’utilisation du travertin, un matériau local, capable de subir les affres du temps sans perdre de sa splendeur qui, à travers ses différents dérivés, peut tout aussi bien épouser les formes arrondies.

UN ATRIUM POUR DESSERVIR LES ESPACES DE TRAVAIL

Ceci permet donc au bâtiment de suggérer un traitement d’angle spécial, reliant subtilement une partie courbe à une entité linéaire. L’accès se fait à partir de cet angle arrondi et ouvre sur un grand espace libéré, un atrium, marqué par un escalier balancé semi hélicoïdal, épousant la forme du mur extérieur et surplombé d’un skydome apportant un important éclairage naturel à l’ensemble du bâtiment qui, par la même occasion, amplifie l’inter connectivité des espaces des différents niveaux.

L’idée étant de connecter les espaces tant physiquement que visuellement, la forme de la verrière suit la courbe de l’escalier mettant ainsi l’accent sur la transparence intérieure, tout en révélant la jardinière se trouvant au sous-sol.

DES AGENCEMENTS MINUTIEUX ET DELICATS

Au niveau de l’agencement, les espaces sont aménagés autour d’un espace central libéré. Ils disposent d’un léger cloisonnement bénéficiant ainsi de la lumière naturelle ambiante dans l’ensemble du bâtiment. Les bureaux fermés se trouvant au sous-sol profitent pour leur part de l’éclairage provenant du talus crée, ou encore de la cour anglaise, espace dédié à la détente. On retiendra un travail minutieux opéré sur différentes formes de détails. De l’approche paysagère, finement traitée et perceptible d’une certaine distance, au mobilier conçu également par l’architecte, apportant une touche tant esthétique que fonctionnelle au bâtiment, le maitre d’œuvre s’applique dans la mise en relation des différentes échelles pour créer un ouvrage qui a pour dessein de durer et de marquer son époque.

FICHE TECHNIQUE