Porté par Meriem El Azaizi et Ghita Benhayoun (YLA Studio), sous la direction de Youssef Lahkim et Hasna Lahlou, Miralith se distingue parmi les finalistes du concours UAT–UNESCO Ancient Theatre (Terraviva Competitions). Pensé comme une expérience à la fois culturelle et sensorielle, le projet révèle la beauté d’un site antique tout en le réinscrivant dans une temporalité contemporaine, là où architecture, paysage et mémoire collective s’entrelacent.
Miralith s’articule autour de trois gestes complémentaires, le théâtre, la scène, le paysage. Conçus comme un tout cohérent. L’intervention privilégie une approche attentive à l’histoire du lieu, tout en imaginant de nouveaux usages accessibles aux habitants, visiteurs et artistes.
1// LE THÉÂTRE : RESTAURER ET RÉACTIVER
Au cœur du projet, la restauration du théâtre antique respecte la matérialité d’origine : la reconstruction des arches en blocs de pierre taillés, l’habillage des gradins et circulations pour retrouver une cohérence de lecture, l’élargissement des escaliers afin de fluidifier les parcours et l’ajout de plateformes légères augmentant la capacité sans altérer les vestiges. Le théâtre retrouve ainsi sa vocation première : un espace public vivant, capable d’accueillir spectacles, rassemblements et déambulations quotidiennes.
2 // LA SCÈNE : UN GESTE MOBILE ET SPIRITUEL
Élément architectural majeur, la scène prend la forme de quatre modules mobiles glissant sur rails. Réunis, ils forment une structure monumentale ; déployés, ils cadrent le lac d’Ohrid et le paysage environnant.
Leur mouvement évoque une ascension, un passage symbolique entre terre et ciel. Les panneaux en aluminium poli reflètent silhouettes, lumière et fragments de ciel, créant une scénographie en perpétuelle mutation. Une zone technique intégrée complète le dispositif (loges, sanitaires, espaces d’appui au spectacle).
3 // LE PAYSAGE : UN PARCOURS MUSÉAL À CIEL OUVERT
Le traitement paysager devient un récit en trois temps :
- L’aube du parcours : depuis Gorna Porta, une plateforme révèle la topographie et les vues. Le Centre d’Interprétation mêle ruines et structures transparentes pour accueillir expositions et services d’accueil.
- La pause contemplative : une agora circulaire accueille rencontres, événements, cafés et accès secondaire au théâtre. Des dalles gravées rappellent les héritages macédonien et romain.
- Le dernier au revoir : la boutique et le point d’information ferment la déambulation comme une signature discrète de la visite.




CIRCULATIONS ET LUMIÈRE : UNE MISE EN SCÈNE DISCRÈTE
Les flux piétons quant à eux, sont entièrement reconfigurés afin de désengorger le site et de clarifier les cheminements. Deux zones de stationnement en périphérie préservent l’intégrité paysagère. L’éclairage joue un rôle déterminant : douceur diffuse dans les espaces naturels, faisceaux ponctuels pour révéler arcades, scène et installations muséographiques, sans jamais surdéfinir.
Miralith revendique une intervention minimale, réversible, respectueuse de l’existant. Plus qu’un aménagement, c’est une manière de transmettre un patrimoine millénaire en lui redonnant une présence active. Un dialogue entre les époques, une architecture qui relie la terre au ciel, et qui invite chacun à vivre le site autant qu’à le contempler.







