Ce projet est une composante du programme d’équipement socio-culturel accompagnant le programme résidentiel et d’infrastructure militaire réalisé sur le site de la base aérienne de Ben Slimane.
Inscrit dans un axe privilégié de l’aire résidentielle de cette base, il constitue un repère perçu à travers les immeubles du personnel militaire, comme il peut être perçu à partir de la nouvelle rocade reliant Mohammedia à la ville de Ben Slimane.
D’une surface de 1950 m², il cumule trois aires de prière, l’une située en rez-de-chaussée (800 fidèles), la deuxième destinée aux femmes à l’étage (200 fidèles), et la dernière, sur les abords extérieurs aménagés, pour les prières de jours de forte affluence.
Une école coranique, quelques commerces ainsi que des logements de fonction complètent le programme de la mosquée. Le principe de composition des espaces s’organise sur un axe de symétrie cumulant en amont l’entrée de la mosquée, son « sahn » principal, et enfin, la nef centrale qui aboutit sur le mihrab et sa façade intérieure, mêlant marbre blanc et plâtre sculpté.
Volontairement, et contrairement à l’usage observé pour ce type de bâtiment, l’espace est clos et dispose généralement d’ouvertures hautes centrant la perception des fidèles sur l’intégrité de l’aire de prière principale, tout autant que sur le mihrab.
Le projet a privilégié une écriture associant la quiétude de l’espace de prière principal et son prolongement à travers les esplanades extérieures plantées.
La prière, par nécessité et usage, ne se déroule-t-elle pas dans les déserts, à flanc de montagne, sur les bords de route ? Il n’y a d’essentiel dans la pratique de l’acte de la prière que la relation entre le croyant et son Créateur ; peu importe le lieu, bâti ou non bâti. Ce choix d’ouverture et de transparence exprime par ailleurs la volonté d’apaisement et d’ouverture visuelle des fidèles sur l’environnement extérieur. Les contraintes liées à la sédimentation des composantes des tissus urbains traditionnels, maisons et équipements adossés les uns aux autres, n’existent pas dans notre cas.
La résille en GRC blanc génère, à travers les hautes baies vitrées, un jeu subtil d’ombres portées au sol et sur les piliers blancs. Hormis la façade intérieure du mihrab, la décoration intérieure se limite à ce seul dispositif. Le motif géométrique de la résille trouve un prolongement sur le verre sérigraphié, occultant l’espace de prière des femmes comme il couronne la terminaison du minaret.
Les fines dalles périmétriques protégeant les vitrages et la résille constituent une voilure soulignant la légèreté morphologique de l’édifice.
Blancheur, pureté, élancement, sobriété décorative, précision structurelle, nef unique en bois de cèdre et profondeur visuelle expriment en soi une tentative de « ijtihad » créatif au service d’un lieu sacré, modeste consécration des idéaux de tolérance et d’humanisme de la religion musulmane.
FICHE TECHNIQUE
MAîTRISE D’OUVRAGE | MINISTERE DES HABBOUS ET DES AFFAIRES ISLAMIQUES |
MAîTRISE D’OEUVRE | MOHAMED FIKRI BENABDELLAH |
SITUATION | BENSLIMANE – MAROC |
SURFACE COUVERTE | 1950 M2 |
LIVRAISON | 2014 |
COUT | 7 504 857 DH |