Tati Barbès, c’est ainsi que s’intitule le tout nouveau projet de l’agence d’architecture Studio Belem, fondé par Edouard Bettencourt et Malik Lemseffer, lauréats du concours d’architecture « Réinventer Paris 3 » sur le site des mythiques magasins Tati (Barbès, Paris XVIII). Un projet qui offre aux habitants du quartier Barbès à Paris un espace qui leur ressemble et reflète la ferveur des lieux, prévu pour l’année 2025.
En développant une expertise certaine sur un ensemble de programmes tels que les logements, bureaux, commerces et établissements hôteliers ou encore les équipements culturels, le studio BELEM reconvertit l’îlot Tati tout en gardant son essence historique. Cette réhabilitation d’un tissu urbain existant réinterprète de manière contemporaine les faubourgs de la capitale française, pour s’inscrire de façon pérenne dans la riche histoire de Paris.
Le projet « Tati Barbès » se veut une restructuration urbaine implantée dans un des quartiers les plus pétillants de la ville, riche en commerces comme en services. Il est fait d’une mosaïque d’individus aux différentes origines faisant de ce quartier la définition même d’un mélange social dans un même espace et à travers le temps.
Placé sous la devise « Faire la ville sur la ville », le Studio BELEM propose en ce projet une réinterprétation de l’essence du bâti avec une écriture sobre et respectueuse de l’environnement immédiat, loin d’un artifice architectural aux côtés du paysage urbain existant. En conservant l’immeuble d’angle du style haussmannien, emblème du carrefour Barbès, la maitrise d’œuvre change les plateaux existants en les réaménageant et en repensant les flux et espaces de circulation et ce, tout en réhabilitant la façade en pierre de taille.
A travers un socle commerçant à l’écriture haussmannienne, le bâtiment se donne à voir à l’usager avec un béton brut qui se distingue des façades conservées dans les étages supérieurs. En coupant avec les vitrines et auvents métalliques des anciens magasins TATI, le projet place de larges baies vitrées pour une ouverture du dedans sur le dehors.
Du côté du boulevard Marguerite-de-Rochechouart, toutes les façades existantes ont été conservées, tout en laissant place à un nouveau volume raccordant les plateaux existants et complétant le front bâti.
Pour garder l’esprit des lieux, l’immeuble d’angle du 1, rue Belhomme est conservé. Depuis son volume de faible hauteur, son toit en pente et ses ouvertures en chien-assis, il rappelle les bâtiments commerçants donnant sur le boulevard. Pour une homogénéité du paysage urbain, son écriture de façade renoue avec celle de l’immeuble voisin, tout en agrandissant les ouvertures qui suggèrent les baies « atelier » de l’immeuble existant.
L’arrière de l’îlot du côté rue Bervic est, lui, démoli pour être reconstruit en un unique ensemble bâti. Tout en gardant l’aspect de l’architecture faubourienne, la façade offre un caractère nouveau au projet où des ouvertures « à la française », des jeux de corniches pour accentuer la verticalité de l’îlot prennent place. Cette partie du projet, sur la rue Bervic, est mise en avant grâce à de nouvelles transversalités au rez-de-chaussée et à la présence d’un front commercial qualitatif et continu.