Au sud-est de la ville de Kenitra, à la lisière de la Maâmora, l’une des plus importantes subéraies du monde, l’université Ibn Tofaïl a été édifiée en 1989. En 2003, le campus universitaire se dote d’une faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, dont l’extension voit le jour en 2011. Les doubles hauteurs, les patios en enfilade, l’ouverture zénithale… tout y est pensé pour se faire rencontrer étudiants et enseignants, et faire pénétrer la clarté au cœur du bâtiment.
En franchissant le portail de la faculté de sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) de Kénitra, à travers le parc de l’université Ibn Tofaïl, orné de chênes-lièges, d’eucalyptus, de mimosas et autres arbustes, on remarque sur la droite deux bâtiments quasi identiques, aux toitures arquées, qui sont l’œuvre de l’architecte Bernard Ghesquiere.
Le bâtiment de gauche est la FSJES, et celui de droite – plus petit – dont il est question ici, est l’extension de cette dernière.
L’entrée se fait par trois doubles portes vitrées, dont l’imposte atteint 5,80 mètres. Elles débouchent sur un large hall en double hauteur, traversé en son milieu d’une passerelle métallique. L’espace s’ouvre sur les côtés sur deux patios plantés conférant, ainsi que les verrières au plafond, une grande clarté au lieu. La structure de la passerelle est en profilés d’acier IPN peints en blanc. Son tablier habillé de bois, relie l’aile gauche et l’aile droite de l’administration.
Au rez-de-chaussée, le bâtiment comprend l’administration, deux grandes salles de cours ainsi que cinq plus petites, quatre salles d’informatique, et deux amphithéâtres de 300 places chacun. À l’étage, on trouve l’administration puis deux grandes et deux petites salles de cours, ainsi que deux terrasses.
En plan, le projet s’organise autour de trois « bandes » horizontales, délimitant trois espaces distincts. Ainsi, du sud au nord, on trouve d’abord l’entrée, avec la zone d’accueil et de contrôle de l’établissement, les bureaux administratifs, puis une circulation longitudinale, prenant la forme d’une passerelle métallique à l’étage.
La deuxième « bande », elle, comprend les salles de cours et une zone tampon ouverte sur deux patios plantés.
La dernière « bande » se compose des salles d’informatique, de deux amphithéâtres, des salles de cours, ainsi que de deux terrasses avec vue sur la forêt de chênes-lièges.
Ces deux « bandes » sont séparées par ce que l’architecte nomme la « colonne vertébrale du projet » : un axe de distribution rythmé par des poteaux de couleur rouge vif, longeant cinq patios en enfilade. Cet axe est-ouest permet, si besoin est, d’agrandir le bâtiment.
À l’étage, la circulation que forme l’axe de la « colonne vertébrale » transversale est constellée de sky dômes en son centre et sur les côtés, elle est ouverte sur les patios plantés de l’étage inférieur. À l’ouest de la circulation, une courte passerelle de béton amène à une terrasse exposée nord. À l’est, une seconde passerelle relie le couloir à une terrasse côté sud.
L’architecte a voulu, pour apporter de la douceur à ces lignes et ces volumes orthogonaux, insérer des courbes douces et un maximum de lumière pour adoucir et en quelque sorte, féminiser le projet. On note donc en plan, d’une part le léger arrondi formé par la double volée d’escaliers menant aux amphithéâtres, et d’autre part, les toitures qui sont formées de coques en béton.
Les multiples patios apportent de la lumière naturelle et créent des espaces conviviaux, propices aux rencontres et à l’échange. Les passerelles et les ponts rendent les grands volumes plus vivants. Les seuls matériaux ostentatoires, si tant est qu’ils le soient, sont ici le marbre au sol, et l’acier inoxydable des garde-corps… mais en réalité, le réel luxe dans ces lieux n’est autre que la lumière.
FICHE TECHNIQUE
MAîTRISE D’OUVRAGE | UNIVERSITE IBN TOFAIL DE KENITRA |
MAîTRISE D’OEUVRE | CABINET BERNARD GHESQUIERE & ASSOCIES |
SITUATION | KENITRA – MAROC |
SURFACE COUVERTE | 4090 M2 |
LIVRAISON | 2012 |