7 pavillons qui ont marqué la Biennale d’architecture de Venise 2025

Des expériences qui laissent une empreinte dans l’âme

La 19ème édition de la Biennale d’architecture de Venise, sous le commissariat de Carlo Ratti, s’inscrit dans une époque où le vivant, l’intelligence artificielle et la mémoire collective se rencontrent pour redéfinir l’acte de bâtir. Sous le thème “Intelligens: Natural. Artificial. Collective.”, plus de 750 participants ont investi les Giardini, l’Arsenale et les espaces satellites avec des expérimentations tant poétiques que politiques.


Voici sept pavillons qui ont retenu l’attention de la rédaction de A+E, par leur audace formelle, leur force narrative ou leur radicalité éthique.

1 // ISLANDE – LAVAFORMING

Dirigé par l’architecte Arnhildur Pálmadóttir, le pavillon islandais projette le visiteur en 2150, dans un monde façonné par la géologie. La lave n’est plus seulement matière destructrice, elle devient ici ressource constructive, fluide et malléable, dans une vision prospective du bâti post-anthropocène. Une fiction architecturale, mais aussi un manifeste sur le rôle des matériaux extrêmes dans la fabrique du futur.

2 // BAHREÏN – HEATWAVE (LION D’OR DU MEILLEUR PAVILLON NATIONAL)

Distingué par le Lion d’or et conçu par les architectes Mario Monotti et Alexander Puzrin, le pavillon de Bahreïn propose une expérience thermique saisissante. Une structure suspendue, aux propriétés de refroidissement naturel, plonge le visiteur dans une oscillation entre chaleur étouffante et fraîcheur apaisante. Le projet interroge l’architecture comme interface climatique dans les contextes de chaleur extrême.

3 // ALLEMAGNE – STRESSTEST

Organisée par Nicola Borgmann, Elisabeth Endres, Gabriele G. Kiefer et Daniele Santucci, ce parcours immersif simule les effets physiologiques d’un stress thermique, suivi de dispositifs adaptatifs issus de la recherche architecturale allemande. Le pavillon soulève une question brute : comment nos espaces peuvent-ils absorber les chocs à venir ? Une mise à l’épreuve des corps, mais aussi des modèles urbains.

4 // LETTONIE – LANDSCAPE OF DEFENCE

Avec sobriété et gravité, la Lettonie explore la militarisation du territoire. Tranchées, clôtures, bunkers : autant d’éléments qui redessinent le paysage et altèrent la psyché des habitants. Organisé par Liene Jākobsone et Ilka Ruby, et conçu par les cabinets d’architecture lettons Sampling et Nomad, le pavillon documente cette topographie défensive, entre archive, critique et paysage habité.

5 // UKRAINE – DAKH: VERNACULAR HARDCORE

À l’Arsenale, l’Ukraine présente une installation aussi brute que bouleversante. Autour du mot « dakh », toit en ukrainien —, le pavillon, conçu par l’architecte et l’artiste Bogdana Kosmina, interroge la maison comme abri, cible, et acte de résistance. Entre techniques vernaculaires et improvisation post-traumatique, le projet donne forme à une architecture de la mémoire vivante, à la fois blessée et debout.

6 // ROYAUME-UNI – GEOLOGY OF BRITANNIC REPAIR

Né d’une collaboration UK–Kenya composée d’une équipe multidisciplinaire de commissaires , Kabage Karanja et Stella Mutegi du studio d’architecture Cave Bureau basé à Nairobi, le commissaire et écrivain basé au Royaume-Uni Owen Hopkins et la professeure universitaire Kathryn Yusoff , ce pavillon interroge la réparation post-coloniale à travers le prisme des ressources naturelles. La scénographie articule matériaux vernaculaires, objets rituels et récits minéraux, dans une tentative de panser le sol autant que les mémoires.

7 // BELGIQUE – BUILDING BIOSPHERES

Le projet « Building Biospheres » est élaboré par le commissaire d’exposition et architecte paysagiste Bas Smets, en collaboration avec le neurobiologiste Stefano Mancuso. Cette micro-forêt vivante, bardée de capteurs et d’intelligence artificielle, propose un écosystème architectural autonome. Ni jardin, ni bâtiment, mais une entité hybride, évolutive, qui redéfinit le rôle du végétal dans la conception durable. La biosphère comme modèle, mais aussi comme interlocuteur.

NOTE DE LA RÉDACTION :

En tant que média marocain, nous tenions à saluer également la présence du Pavillon du Maroc, que nous avons choisi de traiter dans un article dédié. Sa proposition, entre artisanat numérique et pensée territoriale, mérite à elle seule une lecture approfondie.

Lire l’article sur le Pavillon du Maroc


ARTICLE PAR Yasmina Hamdi
CRÉDIT PHOTO

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