Le 11 novembre 2025 à Casablanca, Inspiration Design BY et Artelys Maroc ont transformé l’exposition « Design with Soul » en un langage : celui d’un design qui ne s’expose pas, mais se transmet. Sous l’impulsion de Yasmine Bennani, l’exposition scénographique Design with Soul a ouvert un territoire où les objets ne racontent pas ce qu’ils sont, mais ce qu’ils portent : un geste, une mémoire, une vibration.
Plutôt qu’un face-à-face entre passé et futur, l’exposition a proposé une conversation continue entre différentes temporalités du design. Ici, la matière est un récit.
DEUX MAISONS, UN MÊME DIALOGUE
D’un côté, la marque ACERBIS, emblème du design moderne italien, porté par Enrico Acerbis, héritier d’une lignée où l’on ne fige pas le patrimoine : on le prolonge. De l’autre, CIMENTO, marque de matière composite, représentée au Maroc par Artelys Maroc, incarnée par Gian Marco Lucchetta. Avec CIMENTO, la surface devient structure ou objet, la couleur devient lumière et le décor cesse d’être un plan pour devenir un volume sensoriel.
Entre ces deux entités, un terrain commun : la conviction que le design ne doit pas commenter le monde, mais l’approfondir.
TOPOGRAPHIE DES CRÉATEURS : UNE CONSTELLATION PLUTÔT QU’UN ALIGNEMENT
La scénographie s’est aussi écrite au pluriel. Une géographie sensible du design, où chaque créateur dessine son propre méridien, tout en partageant un ciel commun.
- Andrea De Marchi Verona a inscrit la porcelaine dans un dialogue nord-sud, alliant précision allemande et audace italienne.
- Fatima Zahra Akhamal, représentée par la galerie, a dévoilé Bougie Life, création née d’un duo avec l’illustrateur Amine Rharbi : un récit d’amour dessiné où la bougie n’éclaire pas seulement — elle raconte, elle apaise, elle relie.
- Linda Ouhbi, céramiste, a rappelé que la terre peut porter une mémoire sauvage, façonnée sans autre intermédiaire que la main.
- Lucas Zito a brouillé les frontières entre l’artisan et la machine, hybridant impression 3D, formes organiques et matériaux recyclés.
- Oskar Zieta, grâce à sa technologie FiDU, a donné au métal une respiration inédite, le faisant gonfler jusqu’à l’éclat.
- Samir Mazer, sculpteur et designer, a insufflé au parcours une cadence visuelle, notamment avec Les oiseaux du paradis, où le motif devient rythme.
- Willem Wouters a sculpté la lumière avec la douceur d’un architecte qui travaille des ombres.
Cette nouvelle scénographie a révélé de nouveaux talents, esquissé des trajectoires et dévoilé des intensités.
Elle nous rappelle que le design ne naît pas dans la forme achevée, mais dans la main qui hésite avant de tracer ; qu’il ne se range jamais dans un catalogue, mais s’inscrit, toujours, dans la mémoire.
