Le bâtiment de Shem’s Publicité est né d’un simple parallélépipède monolithique, exercice difficile mais salvateur que celui d’apprivoiser le jeu subtil et délicat de la lumière et de son pendant, l’ombre. Empreintes d’Architectes se sont essayés avec succès, et beaucoup d’habilité, à cette manoeuvre minimaliste en excavant un parallélépipède pour en découvrir la teneur.
Le bâtiment de Shem’s Publicité est né d’un simple parallélépipède monolithique, d’une blancheur immaculée dans la pure tradition de l’architecture casablancaise. Ce parallélépipède va être ultérieurement étudié à la manière d’un sculpteur qui procède par élimination, soustraction, évidage, pliage; qui creuse et cisèle le volume originel, y fait pénétrer la lumière et procède à sa régulation.
Dans ce dispositif, les espaces de travail sont organisés le long des parois extérieures. L’enveloppe architecturale du bâtiment est ainsi sculptée en fonction des différents besoins en lumière naturelle. Elle s’ouvre, se ferme et crée des protections solaires selon les besoins et les orientations. Au coeur du parallélépipède vient se nicher un atrium qui, en plus d’offrir une lumière naturelle, distribue l’ensemble du projet et abrite les circulations verticales ainsi qu’un module suspendu contenant une salle de réunion par niveau.
Dans ce bâtiment, le contrôle de l’éclairage naturel, les jeux d’ombres et de lumières et la gestion des ambiances sont pour nous extrêmement importants dans la conception. Dès le départ, nous avions comme volonté de qualifier les différents espaces par la lumière et la pénombre, car si la lumière est importante, elle n’existe que parce qu’il y a de l’ombre, et l’ombre n’existe que parce qu’il y a de la lumière. Après tout, c’est ce que Le Corbusier affirmait en avançant que «l’architecture est le jeu, savant, correct et magnifique des volumes sous la lumière».
Cette décision consiste à utiliser l’ombre et la lumière comme de véritables matériaux qui viennent contraster avec la blancheur et la simplicité du volume initial; des matériaux qui permettent de cacher et de révéler les espaces, de sculpter et de ciseler les volumes. Ce contraste ombre-lumière sera également utilisé pour différencier intérieur et extérieur et pour gérer les espaces de transition entre les deux. L’aménagement paysager et la topographie accidentée du terrain sont également utilisés dans ce sens pour créer des masques protecteurs qui régulent l’apport d’ombre et de lumière selon les saisons.