L’Anthologie de la musique andalouse du Maroc, al ‘ala, présentée à Casablanca, préserve ce trésor culturel grâce à 130 heures d’enregistrements de qualité, notés en arabe et en translittération universelle pour une accessibilité mondiale. Une application novatrice synchronise paroles et taratines, marquant ainsi l’alliance entre tradition et technologie.
« L’Anthologie de la musique andalouse du Maroc, al ‘ala », présentée aujourd’hui à la Galerie de l’immobilier Prestigia Anfa de Casablanca, revêt une importance inestimable pour la préservation de cette composante importante du patrimoine immatériel du Royaume. En effet, le regroupement de plus de 130 heures d’enregistrements d’une qualité exceptionnelle s’accompagne, pour la première fois, d’une double notation en arabe et en translittération universelle, lui offrant une accessibilité mondiale. Une application novatrice permet également la synchronisation des paroles et des taratines pendant l’écoute. Ce projet a été rendu possible par la volonté sans faille de tous les artistes participants et de l’Association des Amateurs de la Musique Andalouse du Maroc (AAMAM), soutenus par Anas Sefrioui, grand amateur d’art, de préserver et de partager ce trésor culturel marocain avec le monde, marquant aussi un pont entre la tradition et la technologie d’aujourd’hui.
S’inscrivant pleinement dans la dynamique de sauvegarde et de partage de la culture en général, du patrimoine immatériel en particulier, initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, cette nouvelle Anthologie de la musique andalouse du Maroc, al ‘ala est l’aboutissement plus de trois ans de travail. Fruit de l’engagement conjoint de l’AAMAM et du mécène et grand amateur d’art Anas Sefrioui, cette Anthologie est portée par leur amour pour al ‘ala et par leur volonté de préserver ainsi que de mettre en lumière la beauté et la richesse uniques de cet art en le rendant accessible à tous ; un patrimoine qui a traversé les siècles, mais qui véhicule des messages et des valeurs qui transcendent les civilisations et les époques. Les porteurs du projet ont construit cette Anthologie de manière inédite, en intégrant toutes les possibilités qu’offrent les nouvelles technologies. « Mon désir est que les jeunes, comme les moins jeunes, aient accès à cette musique aussi bien localement qu’internationalement, grâce à une Anthologie qui soit adaptée à l’ère du numérique », souligne Anas Sefrioui.
UNE OUVERTURE NOUVELLE SUR L’UNIVERSEL
Pour la première fois, une anthologie de la musique andalouse du Maroc s’accompagne de l’entièreté des paroles ainsi que de la transcription en arabe et en alphabet international de l’ensemble du corpus de al ‘ala connu à ce jour, réalisée par des musiciens et chefs d’orchestre, ce qui correspond à quelque 6 000 pages. Ce fabuleux patrimoine est donc accessible à tous les publics et à tous les musiciens du monde, au Maroc comme à l’étranger. « Nous espérons d’ailleurs que cet ouvrage participe à l’accélération de l’inscription de la musique andalouse du Maroc al ‘ala sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO », indique Azzedine Kettani, Président de l’AAMAM. Amateurs éclairés ou néophytes pourront prendre la pleine mesure de la beauté des sana’s, en suivant la transcription des paroles et les taratines au fil de l’écoute, grâce à la numérisation de toute l’œuvre.
UN ENREGISTREMENT MAGISTRAL
Afin de rendre compte de la diversité des styles actuels de al ‘ala, le Comité de pilotage de ce projet a sollicité les 7 meilleurs chefs d’orchestre du Royaume originaires de différentes régions du Maroc pour interpréter une ou plusieurs nawbas en totalité. Ils ont invité 21 des meilleures voix féminines et masculines à les accompagner. Les 130 heures d’écoute enregistrées sur le « la 400 » selon les plus hauts standards internationaux, réunissent pour la première fois, la mchalya Lakbira et les tawachis Sabaâ, les 11 nawbas, plus la version originelle de la nawba Raml al Mâya dite Raml al Mâya al Ghazalia ainsi que les deux mizânes dits orphelins, à savoir le qoddâm Jdid et le qoddâm Bawakir al Mâya.
Conscients de l’importance historique de cette anthologie et de la responsabilité qu’elle implique, et sur demande du comité de pilotage, les chefs d’orchestre ont précédé ces enregistrements par de longues préparations et recherches pour introduire les sana’s rares et corriger les textes. La liberté leur a aussi été donnée de réaliser leur prestation avec les fioritures et les ornementations qui définissent leur propre style. « Cette Anthologie a créé une communion artistique exceptionnelle qui lui donne un supplément d’âme. Nous espérons, les artistes et nous-mêmes, que tous les amateurs et professionnels de musique de par le monde ainsi que tous les jeunes ayant la soif et la curiosité de découvrir cette musique, aient autant de plaisir à l’écouter, à lire ses paroles et à la jouer, grâce aux retranscriptions des notes, que nous avons eu à réaliser cette Anthologie » a tenu à dire le Comité de pilotage de l’Anthologie.
« L’Anthologie de la Musique Andalouse du Maroc al ‘ala » sera mise à la disposition des écoles, des conservatoires, des centres d’apprentissage et orchestres internationaux, contribuant ainsi à faire briller al ‘ala et à lui donner sa place bien méritée au sein des musiques universelles.