Chronique : Casablanca est malade !

Le dioxyde de carbone prend de plus en plus la place de l’oxygène, avec en prime des poussières nocives riches en plomb et en déchets de combustion incomplète. On ne publie pas quotidiennement les résultats de l’analyse de l’air ambiant et son degré de pollution. Il existe des laboratoires pour faire ces analyses, mais le commanditaire est aux abonnés absents. Les habitants n’ont pas besoin de précisions scientifiques, il leur suffit pour s’en rendre compte de marcher, ou de se trouver dans une circulation anarchique, bloqués dans un embouteillage derrière un autobus ou un camion qui diffère chaque jour son départ pour la ferraille. Ils prient alors que le feu passe au vert et qu’il ne repasse pas au rouge, le tout dans un nuage noir. Tout cela, certes, on le sait. Mais il faut le répéter, le rabâcher. Et surtout, que les décideurs ne nous répondent pas qu’ils sont dépassés par les événements, par le manque de moyens, par l’argent rare réservé à des besoins plus urgents. Ils baissent les bras comme pour dire qu’on ne peut rien contre cette fatale équation qui met en déséquilibre l’accroissement des besoins de la ville par rapport aux moyens disponibles.

Faux ! Quand une ville se meurt, victime de son développement anarchique, il y a des mesures drastiques à prendre. Quand on est responsable, on est tenu à des obligations de résultat ! Il existe aujourd’hui des solutions, quelque partielles qu’elles puissent être, elles sont là.

Tout d’abord, d’un point de vue urbanistique, des théories nouvelles voient le jour. L’un des points forts en est l’idée qu’il faut densifier la ville. Pour cela, revoir la hauteur des bâtiments et une nouvelle façon de concevoir l’extension de cette ville, physiquement et programmatiquement en fonction de paramètres nouveaux. En densifiant la ville, on réduit les transports, donc l’énergie et son coût. On réduit également la pollution, tout en facilitant la vie des gens avec des transports en commun confortables et performants. Certaines marques de voitures sont devenues très accessibles à l’achat. Le parc automobile s’agrandit, soit. Si au baromètre du bien-être et de la consommation c’est un bon point pour le niveau de vie de tout un chacun, l’effet global en est pervers. La ville est engorgée. Un bon niveau de vie commence d’abord par l’acquisition d’un logement et celui-ci a une impérieuse priorité. On le sait, le prix des logements est en progression quasi géométrique à cause du foncier qui flambe, mais il y a aussi des petits terrains gelés. Gelés parce que les services concernés exigent un parking par logement.

Comment voulez-vous sur un petit terrain, trouver en sous-sol, une fois que l’on a placé la rampe d’accès, l’escalier, l’aplomb de l’ascenseur, le local à ordures, trouver le nombre réglementaire de parkings ! Là l’arbitraire est roi. On donne l’accord à certains ; pour d’autres, l’épée de Damoclès est là. Il faut revoir ces règlements ou ces décisions aussi scélérates que caduques !

Une réflexion commune s’impose avec les décideurs pour régler le problème des parkings dans sa globalité et pour assouplir des règlements qui ne correspondent plus à la réalité urbaine et donc à la réalité sociale.

En attendant, des jeunes couples ne trouvent pas où se loger – 60 m² c’est déjà le rêve – et les célibataires qui veulent se marier, faute de logement à eux, s’en interdisent même le rêve. Doit-on rester passif ?

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