Cité des Métiers et des Compétences  (CMC)– Dakhla

Le cabinet d’architecture Debbagh Atelier a remporté le concours de la Cité des Métiers et des Compétences (CMC) de Dakhla organisé par l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) dans le cadre d’un programme ambitieux initié à l’échelle nationale. 

À travers ce projet nouvellement réalisé, l’agence d’architecture s’est orientée vers la recherche de solutions optimales dans le respect du contexte urbain et des exigences techniques et pédagogiques préétablies. Des critères cruciaux pour la concrétisation de ce projet novateur, voué à devenir un moteur de l’éducation et de la formation professionnelle dans la région.

DIVERSES VOCATIONS ET OFFRES DE FORMATION

Située à l’entrée de la ville, la CMC de Dakhla Oued Ed-Dahab a été érigée sur un terrain de 4 hectares, disposant d’une capacité d’accueil globale de 1340 places pédagogiques par an. L’accès à la CMC se fait par l’avenue El Walaa, un axe structurant de la ville de Dakhla, à proximité du nord de l’aéroport de Dakhla.

La cité est formée d’un agencement de plusieurs entités séparées composant un ensemble cohérent. Ces entités abritent une offre de formation diversifiée comprenant 5 pôles métiers : le digital, l’agriculture et l’agro-industrie, la gestion et le commerce, la pêche, ainsi que le transport et la logistique. Par ailleurs, des structures communes ont été érigées au sein de la cité pour favoriser un apprentissage interactif et évolutif. Parmi ces infrastructures, on trouve un centre de langues et de soft skills, un centre de carrière, une médiathèque, un centre de conférences, ainsi que des centres d’hébergement pour les personnes suivant une formation au sein des locaux de la CMC.

L’ESPLANADE, UN CŒUR VERDOYANT STRUCTURANT

Les différentes entités composant le projet ont été méticuleusement agencées de manière à souligner et valoriser la position stratégique des espaces ouverts. À l’instar d’une agora romaine, ces espaces extérieurs occupent une position centrale, favorisant ainsi la convivialité et facilitant les interactions et les échanges sociaux. Les entités sont majoritairement disposées en un à deux niveaux préservant ainsi une échelle humaine. Elles s’intègrent avec subtilité dans le paysage désertique, apportant une vision harmonieuse à l’ensemble.

Un ensemble de trois volumes, positionnés le long du boulevard principal, ancre le projet dans son emplacement tout en lui conférant une identité remarquable. Cette singularité se manifeste par une toiture inclinée qui, dans un mouvement linéaire ininterrompu, se prolonge horizontalement pour se transformer en un plancher supérieur. Ce geste architectural crée une liaison harmonieuse entre les trois volumes principaux, marquant ainsi de manière distincte l’entrée principale de la cité. Ce qui positionne le projet comme un repère urbain et architectural, alliant élégance, sobriété et modernité.

SCULPTER LA LUMIÈRE, ENTRE COMPOSITION RYTHMIQUE ET PROTECTION

L’aspect général du projet se distingue par son caractère résolument contemporain. Les volumes simples et épurés, ainsi que les surfaces lisses, confèrent à l’ensemble une esthétique moderne et élégante. Dans une vision dualiste, l’essence du cachet authentique de la région a été préservée et retranscrite de manière sobre et raffinée.

Les espaces pédagogiques et étudiants ont été aménagés selon une logique d’homogénéité formelle, se déclinent sous divers aspects tout en maintenant des lignes de force directionnelle cohérente. À certains endroits, un accent a été mis sur le niveau donnant directement sur l’esplanade centrale par le biais d’un auvent imposant, créant des espaces de transition couverts. À d’autres endroits, l’accentuation a été mise sur le niveau supérieur qui a été réalisé par des différences de couleur, des cadrages ou un rythme visuel instauré par l’utilisation de brise-soleil.

Le projet privilégie des teintes proches des couleurs naturelles, telles que le blanc, le beige et les nuances sableuses. Ces choix chromatiques permettent non seulement de minimiser l’impact de la chaleur intense du désert en la réfléchissant, mais également de s’intégrer harmonieusement dans l’environnement local. L’utilisation du blanc pour les façades revêt une importance cruciale, minimisant l’absorption de la chaleur solaire, dans le climat désertique tempéré qui caractérise la région.

Des moucharabiehs ornés par des motifs géométriques ponctuent certaines façades, enrichissant ainsi la dimension visuelle tout en rendant hommage à l’architecture traditionnelle de la région. Outre leur valeur esthétique, ces motifs permettent de filtrer la lumière, créant des jeux subtils d’ombre et de lumière à l’intérieur des édifices. L’utilisation des moucharabiehs confère au projet un caractère distinctif. Ces dispositifs améliorent la ventilation naturelle et réduisent la chaleur intérieure tout en ajoutant une dimension esthétique raffinée.

Divers outils architecturaux ont également été employés pour apporter de l’ombre aux espaces extérieurs. Grâce aux pergolas et aux auvents, les zones de circulation et de rencontre deviennent plus agréables et confortables. 

PROJECTIONS ET PORTÉE SIGNIFICATIVE

Ce projet se distingue par sa capacité d’adaptation aux conditions climatiques extrêmes du Sahara tout en offrant un espace moderne et fonctionnel dédié à l’éducation et à la formation professionnelle. L’intégration d’ornements inspirés de la géométrie spécifique des moucharabiehs dans une structure contemporaine crée un lien intriqué avec le patrimoine culturel local tout en répondant aux exigences contemporaines et avant-gardistes.

La Cité des Métiers et des Compétences incarne un symbole de progrès, d’éducation et d’opportunités pour les générations futures dans la région. Considérant la dynamique socio-économique qu’a connue la ville de Dakhla au cours des six dernières années, ce projet met en lumière les éléments structurants du plan d’aménagement urbain, visant à renforcer l’attractivité d’une ville actuellement en pleine effervescence.

FICHE TECHNIQUE

GALERIE PHOTOS DU PROJET