Le projet a été élaboré par deux aspirations premières, garantes de l’attractivité des centres urbains : Proposer un quartier durable respectueux de l’environnement et un cadre de vie évolutif porteur des aspirations et modes de vie à venir. L’ambition de la proposition cherche à repenser la densité, renforcer la durabilité, et encourager l’appropriation de l’habitat. Le projet s’appuie ainsi sur la notion d’hétérotopie, forgée par Michel Foucault, et considère l’espace hétérotopique comme espace de régulation placé dans la ville, pensé comme un système résilient et complexe.
L’intervention urbaine se traduit par la création d’un macro-lot, composé de différentes formes urbaines, aspirant à offrir une densité médiane agréable à vivre et à pratiquer, et pouvant fonctionner suivant différents scénarios dépendamment des risques de propagation infectieuse. Les îlots, pôles de vie de dimensions relativement proches, s’articulent autour d’un axe central, créant une déambulation végétale intérieure. Il comprend également une voie carrossable à faible vitesse qui facilite l’accès aux groupements de logements, et aux axes latéraux, offrant des espaces plus intimes, pouvant recevoir des activités de groupe, de restauration etc… L’architecture se veut démocratique et démocratisée, premièrement, à travers la multiplication de typologies de logements : surfaces, hauteurs, types, ensoleillement… ainsi qu’à travers leur modularité et leur évolutivité, encourageant une appropriation par leurs usagers.
En effet, au-delà des règles d’orientation et d’ensoleillement optimal considérées comme acquis, irréversibles et irrévocables, la virtuosité de l’habitat passe également par la nécessité de penser à sa modularité et à son évolutivité. Traités en strates ascendantes, les îlots sont marqués par des rez-de-chaussée à usage commercial, connectés au cœur de l’îlot et aux espaces extérieurs et proposent des accès techniques de livraison séparés des zones de collecte et d’approvisionnement réservés aux transactions « to-go ». Ils proposent également, en plus d’espaces de co-working orientés nord, des espaces communs et des espaces de déambulation et de flâneries, végétalisés et principalement orientés sud. Partant de constantes inamovibles par souci technique, telles que les pièces d’eau et les cuisines, appelées noyau, l’agencement des unités se basent sur une utilisation modulable des espaces de vie, répondant à de nouveaux besoins en espaces fonctionnels et flexibles dont la durée d’utilisation a subitement quintuplé.
La proposition du logement individuel porte sur une morphologie appelée « habitat intermédiaire », qui permet une utilisation optimale du sol, contribuant à la densité de la ville tout en offrant les avantages de l’habitat individuel. Alliant vie de société et intimité, les logements sont individualisés grâce à des accès privatifs, ainsi qu’un accès à des espaces extérieurs privatifs, (terrasses ou jardins généreux) avec possibilité de joindre un commerce en sous bassement. L’hétérotopie habitée vient finalement opérer comme noyau régulateur du système complexe de la ville, et de ses attributs considérés défaillants. Il aspire à répondre à des nouveaux besoins tant à l’échelle métropolitaine, qu’à l’échelle de l’unité d’habitation à travers des composantes flexibles et évolutives. L’architecture, humaniste par excellence et par dessein, se joint à l’élaboration de la ville compacte, fonctionnelle, adaptable, boisée, végétalisée et surtout à l’échelle de l’humain.
À PROPOS DES LAURÉATS
Reda El Jadidi Avec un diplôme d’architecte et une certification HQE, Reda El Jadidi rejoint une agence d’architecture de renom avant de se consacrer à la maîtrise d’ouvrage déléguée. Fort de son expérience, Reda El Jadidi crée son agence d’Architecture : MAO, acronyme de Minimalist Architecture Office. Un nom qui lui tient à cœur, tant il est l’essence même de sa vision architecturale.Il a récemment remporté un projet de centre social à Casablanca et réalisé plusieurs projets résidentiels de haut standing. Aujourd’hui, il développe principalement des projets résidentiels avec comme objectif d’obtenir la labellisation HQE. Reda El jadidi figure aujourd’hui sur le collector des architectes émergents au Maroc, réalisé par le groupe Archimedia.
Mohcine Sadiq C’est lors de son année sabbatique à Orlando en Floride, que Mohcine Sadiq prépare son projet de fin d’études tourné vers l’étude des espaces de loisirs et leur impact sur l’espace urbain. Après son diplôme, il rejoint H+E Architectes et participe à de nombreux concours architecturaux avant de se consacrer principalement au développement de projets résidentiels. Durant cette période, il se spécialise en BIM Management. Il rejoindra par la suite MAO pour y développer un pôle concours tourné vers les technologies du design collaboratif. Il s’envolera ensuite à Toronto au Canada pour poursuivre sa spécialisation tout en gardant un œil et un contact permanent sur l’évolution de la pratique