Du 20 octobre au 25 novembre, douze artistes revisitent l’art du portrait à Abla Ababou galerie, à Rabat, avec l’exposition « MIROIR ». Un foisonnement de visages qui racontent la joie et les souffrances de nos conditions humaines. Un exercice à l’origine des arts plastiques, tombé en désuétude avec l’avènement de la photographie.
L’académisme est de rigueur, avec une grande contemporanéité. Douze plasticiens, photographes, sculpteurs et peintres se sont attelés à la thématique du portrait. Les traits des visages se devinent à peine dans d’autres œuvres, une forme de miroir déformant. Les sujets ne sont finalement que des prétextes pour nous renvoyer à notre condition humaine.
Chez Sanae Arraqas, les portraits de sa fille, aux expressions saisissantes de réalité, sont empreints d’innocence alors que les visages romantiques de Salah Taibi sont pétris d’un violent expressionisme. Ilias Selfati, passé maitre dans l’art du portrait, nous révèle des dessins oscillant où le réalisme côtoie le suggestif.
La dualité, omniprésente dans les dessins au fusain de Hamouda Mouzouna se réfère au spectre de la mort intimement lié à la lumière de nos vies. Une fatalité également présente dans les toiles de Monia Touiss, Rafour Essafi et Youssef Wahboun.
Amina Rezki a elle, choisi de dessiner sur de vieilles lettres rédigées par des inconnus, en témoignage d’une époque révolue. Tant de mots et de figures qui pourraient être les nôtres et que Mohammed Qannibou s’amuse à suggérer sous des couches de peinture.
Rachid Ouhnni, installe 49 plaques de cuivre pour montrer des visages familiers et étrangers ainsi que des QR code pour dénoncer, entre autres, le consumérisme outrancier qui gangrène nos sociétés.
Les photographies de Nour-Eddine El Ghoumari, quant à elles, nous entrainent au cœur des montagnes du Rif, là où des visages d’enfants et de vieillards sont immortalisés derrière un objectif sans concession.
La sculpture n’est pas en reste avec les œuvres en Bronze de Mahi Binebine qui nous livrent des visages cadenassés par la censure et la torture. Entre sens aiguisé de l’observation et pouvoir de l’imagination ces visages s’exposent pour nous raconter l’humain.