Lina Jaidi est une jeune architecte marocaine, issue de l’Ecole Nationale d’Architecture de Paris Malaquais. Son diplôme de fin d’étude a été sélectionné parmi les meilleurs projets de diplôme en Ile-De-France de l’année 2017 par la Maison d’Architecture. Fille de l’architecte Chakib Jaidi, la jeune primée annonce d’ores et déjà une carrière prometteuse.
La maison de l’architecture en Ile-de-France a mis en place deux prix annuels pour récompenser les travaux de fin d’étude : le prix des meilleurs diplômes et le prix des meilleurs mémoires. En juin 2017, Lina Jaidi, encadrée par Luca Merlini et Lea Mosconi, a été primée pour son projet de diplôme intitulé : Etats-limites, la bibliothèque et l’exutoire. Une belle distinction qui ne manquera pas de donner de l’élan à une carrière prometteuse, puisque la jeune architecte intègre quelques mois plus tard la prestigieuse agence OMA à Rotterdam. L’architecte a également remporté la bourse Renzo Piano Building Workshop en 2015, qui lui a permis de travailler dans la célèbre agence italienne pendant six mois.
Dans son projet de diplôme, Lina Jaidi pose les questions suivantes : jusqu’où peut-on explorer les limites de l’architecture face au danger ? Comment apprivoiser le risque ? L’architecture crée un abri pour l’homme, un territoire de protection au milieu de la nature hostile. Pourtant, aujourd’hui, l’architecture investit des territoires de plus en plus risqués et instables : barrages, digues etc. Face à la menace, il y a nécessité à explorer de nouveaux modes de cohabitations. Dans son projet, Lina fait cohabiter une bibliothèque de recherche avec un déversoir de crue. Le bâtiment est imaginé comme une faille, servant d’exutoire, conçu à la fois comme une infrastructure et une architecture. Le projet met ainsi en dualité l’eau et le livre, qui se frôlent dans l’espace. Un paradoxe architectural pour tenter d’habiter l’inhabitable et de cultiver le goût du risque afin de repousser, toujours plus loin, les limites de l’architecture.