Masse critique, exposition personnelle de Paul Cocksedge

Du 2025-09-11 - au 2025-09-11

Dans Critical Mass, Paul Cocksedge revient à certains des matériaux les plus industriels, les plus lourds et les plus bruts qui soient : l’acier et le marbre. Il explore ce qui se produit lorsqu’ils sont transformés en formes qui évoquent la tension, l’intimité et la main de l’homme.


La table Critical Mass est constituée d’une plaque de CorTen de quinze millimètres d’épaisseur, fabriquée industriellement et pesant des centaines de kilos. Cocksedge la découpe bande par bande. Ces lamelles sont ensuite soudées au bord de la plaque d’origine pour la hisser à la hauteur de la table. Le processus s’apparente à du collage. Au lieu de découper du papier, Cocksedge travaille l’acier. Au lieu de la colle, il soude. Le résultat est un plan horizontal qui semble suspendu. Les pieds penchent, glissent, s’effondrent. Il y a une contradiction visuelle : la forme semble abstraite, mais elle est fonctionnelle.

La série Masse Critique dégage une énergie, proche de l’effondrement ou de l’explosion. En travaillant sur cette série, Cocksedge s’est retrouvé à réfléchir à la rapidité et à l’évolution de deux des enjeux les plus pressants de notre époque : l’IA et le changement climatique. Chaque conversation, chaque pensée, y ramenait d’une manière ou d’une autre. Contrairement à ces problématiques contemporaines, se retrouver dans une usine, entouré d’une équipe de créateurs, soudant, coupant, calculant, était une expérience rafraîchissante. La proximité directe et physique du métal, de la masse, de la chaleur, semblait réelle. Immédiate. Humaine. Présente. Il y a quelque chose dans cette expérience, entre le numérique et le physique, qui imprègne toute l’exposition.
Le deuxième corpus d’œuvres se situe à l’autre extrémité du spectre émotionnel.

Cocksedge prend des blocs de marbre, extraits et taillés, et les assemble avec une douceur particulière. Ici, point de soudure, juste du poids et de la gravité. Les formes se nichent, s’inclinent et se compriment délicatement ; le matériau est dur, ancien, froid, mais les formes sont chaleureuses, intimes, voire affectueuses. Ensemble, ces deux séries dialoguent. L’une est nette, anguleuse, abstraite. L’autre est ronde, douce, comprimée. Pourtant, toutes deux naissent du même point, de ce point de pression, de cet instant où la technologie, l’environnement et l’humain convergent, et de ce qui se passe lorsque tout cela atteint un point où quelque chose doit céder, ou s’élever.

À PROPOS DE L’ARTISTE

Paul Cocksedge (né en 1978) vit et travaille à Hackney, dans l’est de Londres.
L’artiste est connu pour son approche atypique des matériaux dans des œuvres allant de l’art public à la sculpture et à l’installation architecturale. La science est un ancrage constant pour ses œuvres, et une investigation approfondie des limites des processus, des matériaux et du corps humain pose les bases de tout. Paul est profondément curieux de notre relation à la Terre et ses œuvres abordent des questions urgentes de notre époque, du lien social aux énergies fossiles. La magie de la lumière, de la couleur et de la masse vise à créer un moment de communication avec autrui. Paul a grandi dans le nord de Londres et s’est lancé dans l’art à sa manière, apportant une fraîcheur de perspective qui est restée essentielle à son travail. Il a obtenu une licence en beaux-arts et design industriel à l’université Sheffield Hallam en 1997, puis a étudié sous la direction de Ron Arad au Royal College of Art de Londres. Titulaire d’un master en design de produits en 2002, il a cofondé son studio éponyme avec sa partenaire, Joana Pinho, également diplômée du RCA, en 2004.

INFOS

Hébergé par Objects With Narratives
Jeudi 11 septembre à 17h +01
Place du Grand Sablon 40, 1000 Bruxelles


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