Rabat est une ville merveilleuse qui a su conserver cette sorte de charme retenu et élégant dont le Maroc a le secret ; mais comme toutes les villes du monde elle a une impérieuse nécessité à maintenir son inscription dans le monde contemporain. Les architectes ont su proposer un projet dont la singularité s’inscrit dans le paysage et l’imaginaire de la ville.
Cette tour exprime à la fois le talent marocain contemporain et dénote de l’excellence que souhaite refléter l’enseigne Maroc Telecom. Le concept architectural proposé procède d’un travail subtil sur un rapport entre des fragments autour d’un volume simple. Le projet se révèle par le jeu subtil de ses façades modernes et transparentes qui lui confèrent un style moderne et épuré. « J’ai toujours une tour dans la tête » confiait Jean Paul Viguier à notre confrère Le Courrier de l’Architecte. Dans un volume aussi compact que peut l’être un gratte-ciel, l’architecte trouve toujours une idée pour associer son geste à l’esprit du lieu. C’est en procédant à une scission du volume en différentes parties qu’il ouvre le bâtiment sur la ville. Le résultat n’est pas indifférent !
FAÇADE MODERNITÉ ET TRANSPARENCE
L’extérieur du projet est constitué de façades « haute performance » très expressives avec des stores variables intégrés dans une « peau » épaisse. Cette façade est créée avec un vitrage lisse à l’extérieur, et un vitrage clair à l’intérieur équipé d’ouvrants donnant sur un espace ventilé entre les deux vitrages où se trouvent des stores métalliques contrôlés par la GTB.
Les autres façades qui correspondent à l’intérieur du projet sont naturellement protégées du soleil par les différents volumes et par l’orientation du bâtiment, ce qui permet une approche simple et moderne. Grâce à la transparence des façades, le regard peut pénétrer à l’intérieur du bâtiment et établit ainsi un rapport entre l’intérieur et l’extérieur. Cette transparence permet de saisir la profondeur de l’espace et rend le mouvement des personnes visible. La transparence participe ainsi
à l’énergie du projet. En outre, le personnel, en jouant avec le mouvement des vitres ou des stores, confère au bâtiment une apparence imprévisible et, selon les éclairages et les reflets, relativement abstraite. Ces éléments confèrent un dynamisme au bâtiment qui reflète donc une architecture en mouvement. La qualité de lumière sur le vitrage rend visible la volumétrie grâce à un reflet dynamique et rayonnant. Le projet sera en transformation constante avec le reflet du ciel et l’environnement direct. L’architecture proposée permet une économie de matière et une consommation d’énergie réduite. La façade permet aux utilisateurs d’améliorer leur confort visuel, acoustique et thermique.
TRAITEMENT DES VOLUMES ET RELATIONS AVEC LA VILLE
La scission du volume en différentes parties ouvre le bâtiment sur la ville. Le bâtiment part d’un volume parallélépipédique simple représentant la totalité de la masse à construire, c’est à dire le cumul des surfaces de plancher sur les hauteurs d’étage conformément au programme, selon une forme lisse ce volume « s’ouvre » ensuite selon la diagonale du parallélogramme pour former deux prismes qui glissent et pivotent autour des circulations verticales ; ce geste révèle l’intérieur du volume d’origine.
Les différents volumes ainsi découpés et disposés précisent le bâtiment et engendrent une vision à chaque fois différente et spectaculaire (notamment par son volume de couronnement) suivant la position de l’observateur. Le projet devient métaphore de la communication par son rayonnement à 360°.
L’AUDITORIUM
Ce bâtiment R+2 est indépendant de la tour. De forme circulaire, il est entouré sur sa périphérie par un péristyle subtilement rythmé par une succession de colonnes dont l’espacement varie du plus ouvert, côté nord et entrée, au plus serré côté sud où se trouvent les locaux techniques.
Il peut accueillir 600 places assises sur 2 niveaux : rez de chaussée et balcon. Au rez de chaussée se situe le foyer, la buvette ainsi que les espaces de services (office, vestiaires, sanitaires, …). Par le biais d’une cloison mobile entre la salle et le foyer et de fauteuils rétractables sous la scène, l’espace peut se transformer en configuration réception. A l’étage se trouvent également des salles de réunion.
FICHE TECHNIQUE
MAÎTRISE D’OUVRAGE | MAROC TELECOM |
MAÎTRISE D’OEUVRE | JEAN-PAUL VIGUIER ET ASSOCIES + OMAR KOBBITE ARCHITECTES |
ARCHITECTE MANDATAIRE | JEAN-PAUL VIGUIER ET ASSOCIES |
SITUATION | HAY RIAD, 10100 RABAT, MAROC |
SURFACE | COUVERTE 27 430 M2 |
LIVRAISON | 2013 |
COÛT | 100 M€ |