Qu’il s’agisse de beaux livres ou de récits inattendus, ces sept ouvrages offrent de nouvelles perspectives sur l’architecture et ses multiples dimensions. Étudiants, architectes ou curieux y trouveront de quoi nourrir leur imagination, approfondir leur réflexion et redécouvrir la puissance évocatrice des espaces bâtis. Une sélection signée par la rédaction de A+E, pensée pour élargir l’horizon des passionnés. Laissez-vous inspirer par ces livres qui vous feront voyager à travers ces lignes écrites !
1 // GABRIELE D’ANNUNZIO – LE POÈTE ARCHITECTE – DARIO MATTEONI
Figure aussi atypique qu’incontournable de la littérature italienne, Gabriele d’Annunzio considérait la conception, l’aménagement et la décoration d’une demeure comme la création d’une œuvre en soi. Espaces singuliers favorisant la création, ses lieux de vie composent un livre imaginaire constellé de symboles et d’allégories traduisant son univers intérieur. Inspirée par le courant décadentiste européen, sa vision esthétique se reflète dans ses écrits comme dans ses habitats successifs, en France et en Italie. Reliques exotiques, objets d’art anciens, œuvres modernes, étoffes luxueuses, tapis orientaux, moulages de sculptures classiques, luminaires et bibelots sont mis en scène par l’écrivain, poète et dramaturge, tels des décors mystérieux. L’idée de la demeure en tant qu’autobiographie se trouve pleinement exprimée à travers le Vittoriale degli Italiani, l’une des plus intrigantes créations architecturales et paysagères en Europe, face au lac de Garde. Illustré de documents rares et de plus d’une centaine de photographies contemporaines poétiques et sensuelles, le livre invite à une immersion dans cet univers fantasmagorique, qui a inspiré le monde de la mode, du cinéma, des arts graphiques et plastiques, de l’architecture et de la décoration.
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2 // L’OPÉRA GARNIER, DESSINS POUR UN CHEF-D’ŒUVRE – MATHIAS AUCLAIR
À l’issue du concours remporté en 1860 par Charles Garnier à la surprise générale, le nouvel opéra de Paris voulu par Napoléon III est élevé au cœur d’une capitale remodelée par le préfet Haussmann. Il sera finalement achevé en 1875. À l’occasion de la célébration des 150 ans de son inauguration cet ouvrage rend hommage à l’un des plus emblématiques bâtiments parisiens. Il présente les plans et dessins de Charles Garnier conservés à sa demande par la Bibliothèque-musée de l’Opéra, ceux se trouvant dans le fonds de l’École nationale supérieure des beaux-arts. En préambule, Mathias Auclair commente les différents projets concurrents de celui de Garnier puis l’introduction consacrée à l’histoire de ce chantier gigantesque est illustrée de photographies prise lors de la construction de l’édifice. Le livre met en valeur l’ensemble de ce riche patrimoine en présentant les dessins les plus importants selon une logique architecturale : différentes façades, vestibule, Grand escalier, Avant-foyer, Grand foyer, espaces prévus pour l’empereur, Salle de Spectacle, etc. Certains, des dessins illustrant des projets abandonnés, restent largement inconnus du grand public. Chacune des sections s’ouvre sur une notice importante de présentation des plans et dessins.
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3 // BAUDRILLARD ET LE MONSTRE (L’ARCHITECTURE) – JEAN-LOUIS VIOLEAU
Philosophe, sociologue, Jean Baudrillard fut dès les années soixante-dix un penseur de la « dissolution du réel », que la société de consommation aurait substitué par une série de « simulacres ». Connu pour ses analyses de la postmodernité, il décrit la façon dont l’image (d’un objet, d’une œuvre) apparaît comme plus réelle que l’original. Quel rapport le philosophe a-t-il entretenu avec [le monstre qu’est] l’architecture, lui qui était proche de Jean Nouvel ? Cet ouvrage au ton incisif entreprend d’y répondre au travers d’exemples qui s’affranchissent de la nécessité et de la fatalité du solide – de Disneyland aux tours jumelles du World Trade Center – et font le jeu des starchitectes.
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4 // SAMBA DIA, L’ÉCOLE DU CENTRE DE LA TERRE – MARC HELD
Marc Held, designer et architecte, est surtout connu pour certaines œuvres emblématiques : le fauteuil Culbuto ou Utopia, une maison en acier Corten à Gif-sur-Yvette. Sensible à l’écologie depuis les années 1960, Marc Held va faire deux rencontres essentielles. René Dumont en 1967, auteur du fameux L’Afrique noire est mal partie, puis, en 1979, le grand Hassan Fathy, avec qui il passera une semaine inoubliable en Corse. En 1989, il s’installe sur une île grecque abandonnant son agence parisienne. Il y rédige en 1991 un livre-manifeste intitulé Maisons de Skopelos, un précis d’architecture vernaculaire. C’est là aussi qu’ils œuvreront, avec sa femme Vilma, en architectes de campagne, en construisant une douzaine de maisons en pierres. L’école maternelle de Samba Dia, au Sénégal, bâtie en terre, est comme l’aboutissement du parcours de cet architecte singulier : son engagement radical pour l’écologie, sa longue expérience de terrain et ses talents mis au service de la plus belle des œuvres sociales, l’école. Ce livre raconte l’histoire de ce projet exemplaire, de sa conception avec l’équipe de jeunes architectes engagés qui l’ont entouré à la collaboration fraternelle qui a régné sur ce chantier entre les concepteurs, les constructeurs et la population du village.
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5 // INSOUMISSION – POUR LA SURVIE DE L’ARCHITECTURE – RUDY RICCIOTTI
10 ans après son pamphlet best-seller L’architecture est un sport de combat, Rudy Ricciotti remonte sur le ring pour montrer que le combat est loin d’être terminé : au contraire, il s’agit aujourd’hui de survie. Sans langue de bois et rendant coup pour coup, il monte au front pour défendre la créativité, la territorialité, le bon sens, la transmission des savoir-faire ou encore les circuits courts. Il fustige ce mal français ou européen incarné par la bureaucratie, la multiplication des normes et des corpus règlementaires, la vision courtermiste, l’anti-béton borné, le jacobinisme, l’uniformisation et le diktat du minimalisme… Une seule réponse : l’insoumission !
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6 // ARCHITECTURES DE LA VIE PRIVÉE XVIIE-XIXE SIÈCLES – MONIQUE ELEB ET ANNE DEBARRE
Explorant le champ de l’architecture domestique, à l’intersection de l’histoire de l’architecture et de l’histoire des mentalités, Monique Eleb et Anne Debarre suivent les traces des petites et des grandes transformations qui ont produit en France, du XVIIe au XIXe siècle plusieurs types essentiels de bâtiments d’habitation, tels l’hôtel particulier, puis l’immeuble de rapport. On suit ainsi l’organisation de l’espace de la vie privée à travers l’évolution des mœurs, des sensibilités, de l’art de vivre, des habitants.
Les conceptions de la commodité, du confort, de l’hygiène, des rapports entre les hommes, les femmes et les enfants apparaissent alors, telles qu’elles sont perçues à chaque époque et telles que les traités de savoir-vivre, mais aussi la littérature, la peinture, la gravure, nous les restituent.
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7 // LE FANTÔME DE L’ARCHITECTE – BENJAMIN LECLERCQ
L’histoire moderne de l’architecture, cette faiseuse de rêves, n’est pas seulement jalonnée d’icônes. Dans l’ombre des plus grands chefs-d’œuvre, sont tapies de saillantes absences. Enquêtes documentaires au rendu sensible, histoires vraies aux touches romanesques, dix textes relatent ici les plus admirables défaites de géants de l’architecture. Ce sont autant d’épisodes peuplés d’embûches, de mauvaises nuits et de passions tristes que l’on découvre ; de batailles livrées entre les coups de génie et les coups du sort.
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