Ce projet est implanté dans la vallée d’Arghavan Darre, également appelée la vallée du Séquoia de l’Est en raison de sa végétation locale. La conception de ce projet s’est principalement inspirée de l’environnement naturel pour créer un espace de vie en parfaite harmonie avec la topographie environnante.
CONTEXTE ET BESOINS SPÉCIFIQUES DU CLIENT
La demande du client se révélait ambitieuse. Il souhaitait bâtir une maison dans un cadre paisible et avec une faible densité, où une famille de quatre personnes pourrait vivre, avec en plus une suite dédiée pour le fils du couple, jeune avocat récemment diplômé, qui y résiderait et travaillerait. Cette déclaration du client retraçant et expliquant le mode de vie de la famille a immédiatement inspiré les architectes à concevoir une solution double : une maison « et demie », unie par une petite cour au deuxième étage et pourvue d’un escalier extérieur indépendant, garantissant un accès autonome au bureau de leur fils. De plus, le client exprimait le besoin d’un espace extérieur privé, protégé des regards des maisons voisines.
IMPLANTATION DE LA VILLA & A HALF
Face à la complexité de ce programme, ainsi qu’à la contrainte d’une pente aiguë, les architectes ont mis en place deux entités disposées sur trois niveaux, capables de fusionner en un seul espace. Ce choix permet à la résidence de s’intégrer discrètement au paysage, sans altérer la douceur des lignes naturelles de la vallée, tout en cadrant des percées visuelles ouvertes sur celle-ci. Ce concept renvoie aux défis classiques de l’architecture résidentielle iranienne, se matérialisant par le fait de garantir une intimité absolue dans un contexte de cohabitation intergénérationnelle, tout en respectant des conditions environnementales extrêmes.
En revisitant l’idée de la maison traditionnelle organisée autour d’une cour intérieure, le projet prend une forme innovante qui rappelle la composition d’un ruban de Möbius : la cour se développe autour de la structure, produisant ainsi une séquence d’espaces privés et semi-publics. Cette approche novatrice élève la cour et en fait un axe central autour duquel s’articule la maison.
ESSENCE DE LA DÉMARCHE CONCEPTUELLE
Cette organisation en volumes imbriqués et dynamiques offre de multiples jeux de lumière indirecte et des perspectives encadrées depuis chaque pièce. Des vides en double ou triple hauteur et des espaces croisés permettent de distinguer les zones privées de celles destinées aux invités, le tout sublimé par des palettes de couleurs abstraites inspirées des matériaux naturels environnants. Le respect de la topographie a également guidé le choix des matériaux. Les architectes se sont tournés vers des matériaux locaux, favorisant une intégration économique et écologique en phase avec les demandes du client.
Cette demeure savamment implantée dans le paysage, est aujourd’hui prête à accueillir les générations futures. Le projet incarne ainsi une réponse sensible aux enjeux contemporains d’intimité et de cohabitation, tout en honorant l’architecture traditionnelle iranienne par une lecture revisitée de la maison à patio.
FICHE TECHNIQUE
SITUATION | TORGHABEH, IRAN |
ARCHITECTE | WHY ARCHITECTS |
SUPERFICIE | 520 M² |
PHOTOGRAPHE | DIMAN STUDIO |
À PROPOS DE WHY ARCHITECTS
Fondé en 2004 par Kulapat Yantrasast, WHY architects est un cabinet de design multidisciplinaire dédié à la création de liens entre les personnes, la culture et le lieu. L’équipe est basée à Los Angeles et à New York, et la pratique est structurée en cinq ateliers interdépendants : Bâtiments, Paysage, Musées, Objets et Idées. Cette organisation unique et interdisciplinaire leur permet de travailler dans divers secteurs et de combiner différentes formes d’expertise, offrant des solutions progressistes pour des projets allant de musées à des développements à usage mixte, de centres communautaires artistiques à des résidences privées. Ces dernières années, WHY s’est forgé une réputation dans les domaines de l’architecture culturelle et civique, remportant des compétitions mondiales telles que le Pavillon Ross et les jardins de West Princes Street à Édimbourg, en Écosse, et réalisant des projets majeurs de sites culturels comme le Théâtre académique d’opéra et de ballet Tchaïkovski à Perm, en Russie.