Construite il y a vingt ans sur une parcelle de 600 m 2, cette villa jumelée située dans le quartier Oasis, à Casablanca, reflète sens et harmonie. De la première esquisse à aujourd’hui, la maison est toujours restée en accord avec le mode de vie de son concepteur. La maison de Chakib Jaidi est une aventure familiale où règne « un bon karma » !
Sur un terrain trapézoïdal que l’architecte a divisé en deux, les maisons jumelées s’imbriquent en préservant l’intimité de chacune. Chakib Jaidi a construit ici une maison pour sa mère, ainsi que la sienne. Chacun des deux répond à des besoins différents. Deux palmiers demi-centenaires ont étés préservés, régissant
l’implantation de la construction. L’architecte, qui a acquis le terrain lorsqu’il était jeune, s’est investi pleinement dans la construction de la maison. Il a pris un chef de chantier, acheté son propre bois de coffrage et s’est mis dans la peau de l’entrepreneur ! Pour cette architecte bâtisseur, « une maison d’architecte n’est pas une maison de représentation mais une maison qui correspond à la manière de vivre de ses habitants ». D’ailleurs, cette maison n’a pas été construire avec des matériaux chers. Cèdre, pierre de Salé, marbre carrare blanc créent « une bonne vibration ». Au fils des années, l’architecte n’y rien changé, greffant seulement des objets et des éléments amenés par la vie…
Quand Chakib Jaidi est rentré au Maroc, il est allé voir Jean-François Zevaco qui lui dit : « Il est tellement difficile de construire sa propre maison. Le plus dur est de s’écouter ! » . Cette phrase n’a pas découragé Chakib Jaidi. En construisant sa maison, son objectif était d’abord de s’amuser, travaillant minutieusement les
détails, les meubles, jusqu’au dessin des poignées de porte. Pour Chakib Jaidi le plus dur a été de « décanter ». Ainsi, d’une superficie totale de 400 m 2 tous niveaux confondus, l’emprise au sol n’excède pas 150 m 2. Le sous-sol, naturellement éclairé, regorge de lumière tout en permettant une parfaite intimité. Lorsque l’on ferme complètement les baies vitrées du salon, la lumière continue a entrée grâce à un éclairage zénithal au-dessus de la cage d’escalier. Il y a dans ces espaces une recherche optimale des champs visuels et des perspectives intérieures et extérieurs.
Pour l’architecte, «la surface tue le volume. Il est mois lumineux et pas forcement plus grand.» La maison est bâtie sur le principe de rationalisation des espaces et des circulations qui les relient. Cette optimisation parfaite permet de vivre dans un espace sans couloirs ni coursives.
Le rez-de-chaussée regroupe l’espace de réception, une cuisine en partie communicante visuellement et une chambre d’invités. La cuisine est modulable. Elle peut être ouverte ou fermée. Elle apporte ainsi beaucoup de vie au cœur de la maison. L’espace intérieur de la réception, organisé en double hauteur, rappelle le volume et les proportions d’un patio. Cette impression de grandeur, grâce au travail des volumes, est soutenue par l’orientation sud-ouest des salons. Les terrasses nord et sud ont été aménagées dans l’optique d’une occupation saisonnière et dans un souci de gestion des vents dominants. Les espaces ont été conçus pout être optimisés durant toutes les saisons. L’étage est dédié à la partie nuit : trois chambres, dont une aile parentale et une aile enfants. L’appartement des parents est de dimension raisonnable, avec toujours l’intention dominante « d’aller dans le volume et non dans la surface ».
Le bureau se trouve au sous-sol, en rez-de-jardin. Chakib Jaidi y a également adjoint un espace polyvalent dédié aux jeux, sports et loisirs. Grace à une gestion optimale de l’éclairage naturel, cet espace est une rotule de la vie familiale. Chakib Jaidi a créé une maison où « l’approche ne fut pas rationnelle mais personnelle ». Ici, le temps n’a fait que magnifier l’œuvre du bâtisseur …
FICHE TECHNIQUE
MAîTRISE D’OUVRAGE | CHAKIB JAIDI |
MAîTRISE D’OEUVRE | CHAKIB JAIDI |
SITUATION | CASABLANCA – MAROC |
SURFACE COUVERTE | 400 M2 |
LIVRAISON | 1994 |