Bien plus qu’un simple équipement d’infrastructure, la gare (LGV) de Kénitra est une belle interprétation libre de la connectivité. L’expression architecturale du projet a permis une nouvelle lecture du paysage urbain où il s’intègre parfaitement. Ainsi, la gare devient elle-même un pont entre le passé et le futur de la ville, entre le centre historique au nord et les zones en développement au sud, entre l’œuvre de l’Homme et celle de la nature.
La gare (LGV) de Kénitra est un projet qui propose un volume régulier par sa forme et sa structure, composé uniquement par une grille structurelle à forte matrice géométrique. La gare est couverte d’une peau continue avec un motif de diagonales croisées, inspiré par les moucharabiehs traditionnels et animée par de grandes arches ouvertes rappelant les portes de villes. Le rythme de ces arches à géométrie variable souligne le caractère urbain de la gare.
L’enveloppe maillée est à la fois structure, couverture, filtre solaire et identité de la gare ; les triangles définis sont parfois pleins, parfois habillés de cellules photovoltaïques, parfois évidés. Ils offrent des jeux variés de lumières, pour des espaces intérieurs lumineux et des espaces extérieurs ombragés. Cette série de dispositifs permet de meilleures conditions de confort climatique au sein des espaces de façon naturelle et sans l’aide d’équipements mécaniques.
LA GARE DANS LE PAYSAGE URBAIN ET ARCHITECTURAL DE KÉNITRA : UN LIEN
Un nouveau maillage viaire se constitue au Sud, avec des connexions entre quartiers Est et Ouest et offre un équipement de lien entre la ville ancienne et la ville universitaire, deux quartiers jusque-là coupés par les rails. Il s’agit de créer, entre les entrées Nord et Sud, un véritable « pont habité » par un programme fonctionnel ambitieux. Un bâtiment gare en forme de « U » retourné, orienté ouest-est et nordsud. La gare n’est plus une limite face à la ville, mais compose un trait d’union essentiel. Ce pont donne accès aux quais, mais il est aussi «habité» d’activités de services et de commerces situés au-dessus des voies ferrées. La gare (LGV) devient elle-même un vrai pont urbain, entre le passé et le futur de la ville, entre le centre-ville historique au Nord et les sites en développement au Sud (Hôpital, Université…), entre l’urbain et la forêt, entre l’oeuvre de l’homme et la nature.
Le paysage urbain et architectural du coeur de Kénitra connaît une mutation profonde, avec de nombreuses démolitions, des densifications importantes sur chaque îlot, des extensions du tissu de l’habitat, le développement des équipements dont le complexe universitaire situé au Sud de l’emprise ferroviaire. La ville de Kénitra gagne une nouvelle nature, un nouveau positionnement en regard des villes structurantes du Maroc. Dans ce contexte urbain et architectural en pleine recomposition, la gare que nous proposons est un bâtiment signifiant, un repère dans la ville. La Gare exprime, par son image, son implantation urbaine et sa visibilité architecturale, son positionnement dans cette nouvelle aire.
LA GARE DANS LE PAYSAGE URBAIN ET ARCHITECTURAL DE KÉNITRA : UN REPÈRE
La gare (LGV) offre deux ouvertures majeures sur la ville, deux éléments signifiants, deux portes: La porte de l’entrée Nord, dans le prolongement de la place du 11 janvier, face au tissu urbain structuré. La mise en perspective de cette entrée principale depuis la place, demeure un élément majeur et structurant, liant la composition urbaine à la composition de la gare. La porte de l’entrée Sud, sur la «place de la Maamora» créée, face à l’Université, à l’Hôpital, dans la forêt.
La gare exprime son identité dans son architecture à la fois technique – enveloppe maillée – et évocatrice – grandes arches d’ouverture sur la ville, telle des «Bab» donnant accueil et continuité. Elle est couverte d’une peau continue avec un motif de diagonales croisées, inspiré par les moucharabiehs traditionnels. Cette enveloppe est à la fois structure, couverture, filtre solaire et identité de la gare. Telle une dentelle, elle est de transparences ou d’occultations, selon sa localisation en toiture, en avancées ou en façades. Les triangles définis sont parfois pleins, parfois habillés de cellules photovoltaïques, parfois évidés. Ils offrent des jeux variés de lumières, pour des espaces intérieurs lumineux et des espaces extérieurs ombragés. Cette enveloppe exprime aussi, une certaine sérénité et donne une identification possible aux habitants de Kénitra.
FICHE TECHNIQUE
MAÎTRE D’OUVRAGE | OFFICE NATIONAL DE CHEMIN DE FER (ONCF) |
MAÎTRE D’OEUVRE | OKA – OMAR KOBBITE + SILVIO D’ASCIA ARCHITECTURE + EGA ERIK GIUDICE ARCHITECTURE |
SITUATION | KENITRA – MAROC |
SUPERFICIE DU TERRAIN | 13 500 M² |
LIVRAISON | 2018 |
CREDIT PHOTO | Takuji Shimmura |