État d’urgence d’instant poétique (EUIP) revient avec sa troisième édition, se proclamant comme à son habitude, propagandiste de poésie. En ses temps troubles, Bouchra Salih et son équipe offrent au monde une pandémie culturelle, une grippe de l’âme, et une toux du cœur, faisant renaître l’espoir. Retrouvons-nous au Jardin botanique de Rabat et au Cube Indépendant Art Room, pour refaire le monde, et s’unir face aux réalités.
Bouchra Salih nous invite au voyage, elle nous donne rendez-vous avec le monde, avec l’infinité des rêves qui le font tenir debout et surtout avec les êtres qui portent en eux ces rêves, et s’octroient le droit de les incarner en assumant et en rencontrant leurs différences. C’est donc à travers les rêves clivants, exaltants et vibrants, de huit artistes contemporains empreints de mille nuances, que nous épuisons une nouvelle forme de vérité. Khadija El Abyad, Othmane Bengebara, Brynony Dunne, Mohamed El Baz, Jumana Manna, Abdeljalil Saouli, Lotfi Souidi et Abdessamad El Mountassir, donnent à notre éphémère des allures d’éternité. Ils empêchent, pour un moment ou irrémédiablement, notre monde de se défaire.
Les œuvres présentés sont aussi variées que ceux qui en eux-mêmes les font briller, et toutes, à leurs façons, ont le pouvoir de réinventer le temps, la temporalité. Quand l’œuvre sonore de Mohamed El Baz nous surprend et nous fait oublier pour un instant nos tourments, il arrive que plus rien d’autre n’existe que le présent. Quand nos cœurs se remplissent de beauté, face à la réflexion du ciel sur les miroirs de Othmane Bengebara, ou face aux dessins de Khadija El Abyad, il arrive que plus rien d’autre n’existe que le présent.
Parce qu’il n’y a pas de passion sans écriture, parmi les installations, figure une boite à mots, réalisée en partenariat avec le Geothe-Institut Maroc. Posée à l’entrée du jardin, le public est appelé à récupérer un morceau de bois, gravé de citations d’artistes et d’acteurs culturels. « Il suffit d’un mot, d’une phrase, d’une citation…. pour que le chemin, le sens de ma journée se métamorphose. C’est à partir du contexte que nous traversons depuis mars dernier, le confinement, la distanciation sociale, un retour à soi, l’absence physique… qu’est né mon vœu de faire passer des phrases pour donner un nouvel élan, au public d’EUIP. » explique Bouchra Salih, fondatrice de l’événement.
Sous la modération de Fatima Zahra Lakrissa, commissaire d’exposition indépendante, ce rendez-vous annuel se retrouve enrichi par des projections cinématographiques : « La rose du sud » de Ahmed Mesnaoui et « Le Jardin de Louardiri » d’André Gonldenberg.
Ainsi, l’équipe de l’EUIP, en plus de nous parler de ses propres rêves, assure la liberté de rêver de chacun. Alors à mon tour, je vous invite au rêve et à la poésie, à quitter la linéarité pour le relief des émotions.
- Khadija El Abyad – Firdaouss, فردوس 2020 / Henné sur linceul 900 x 150 cm /
- Othmane Bengebara – « NOUS VIVONS MAINTENANT SOUS LE MÊME TOIT », 2020 /Installation, panneaux de miroirs, 81 carreaux de miroir de 40cmx40cm /
- Mohamed El Baz – The Forest 2 / Installation Sonore – Durée: 70min 02s / Montage: Abdellah M. HASSAK /
- Abdeljalil Saouli – Duira (village des abeilles), 2020 / Bois, terre, paille, raphia, plaque de zinc / Dimensions variables /
- Loutfi Souidi – Wild Flowers, 2020 / Installation in situ, câble nylon zip, argile, fer / Dimensions variables /
- Bouchra Salih – La boite à mots, des mots pour un nouvel élan / En partenariat avec le Goethe-Institut Maroc /
INFORMATIONS PRATIQUES :
Jardin botanique de Rabat Du 14 au 21 novembre 2020 (De 10h00 à 16h00) Le Cube Indépendant Art Room Du 07 novembre au 07 décembre