Les dunes – Val de Fontenay

Plus qu’un bâtiment, un paysage

ANNE DÉMIANS

Depuis son origine, la Société Générale affiche une forte culture architecturale, comme l’attestent ses différentes adresses : son siège historique boulevard Haussmann à Paris réaménagé en 1912 par l’architecte Jacques Hermant dans le style Art Nouveau, les tours jumelles réalisées par Andrault et Parat ainsi que la tour Granite conçue par Christian de Portzamparc situées à la Défense, et l’immeuble Julia signé Oscar Niemeyer à Fontenay-sous-Bois. Aujourd’hui, l’ensemble immobilier Les Dunes – Val de Fontenay, situé dans l’Est parisien est un ensemble organique dont l’architecture horizontale favorise avant tout les espaces de coopération.

Les constructions de bureaux abritant 5000 collaborateurs se réfèrent, habituellement, à l’échelle de la tour. Au mode vertical, Anne Demians a préféré le triptyque d’une composition horizontale dont la forme est de l’ordre de bandes construites orientées Est/Ouest pour profiter des lumières traversantes. 

Les Dunes se dessinent selon cinq bâtiments alignés qui semblent s’élever d’un sol que l’architecte aurait plissé, comme une feuille de papier, en accordéon. Son projet sort volontairement du traditionnel assemblage d’îlots et propose un paysage bâti constitué de reliefs lissés et de vallons invariablement ensemencés. Le paysage devient ainsi dense et nerveux. Il met en scène des nefs formant une pièce urbaine dont l’unité reste compréhensible bien qu’elle ne puisse pas s’appréhender d’un seul regard. C’est une succession de séquences vivantes, de bâtiments agissants, de jardins apaisants et de perspectives actives qui s’intensifient avec le jeu des transparences. Le paysage est ondoyant et la vigueur du sol semble faire pousser les arbres. L’ensemble apporte sa contribution à la ville en engageant un face-à-face inédit entre un tissu résidentiel de faible densité et une topographie habitée et vivante.

L’idée fondatrice du projet d’Anne Demians est d’utiliser le bois comme élément structurant à même de construire l’image de ce nouveau site. Considéré comme une matière générique qui s’étire jusqu’aux contours des bâtiments, le bois tisse des liens entre les jardins bas et les jardins hauts, les sols et les façades.

Cette enveloppe « organique » de bois recouvre les bâtiments d’un seul geste courbe afin d’adoucir les angles. Elle sert également de protection solaire donnant à l’ensemble une tonalité naturelle et champêtre. Elle est renforcée par des espaces boisés et paysagers qui occupent tous les vides du site. Les bâtiments sont tous desservis par une longue rue intérieure en double hauteur. Ainsi dessinée, la partition permet de créer une alternance entre plein et vide, entre dimension bâtie et dimension paysagère.

Pour donner une dimension humaine aux espaces de travail, l’architecte s’est fixée tout particulièrement trois lignes de force : la lumière, la qualité de la vue sur l’extérieur et l’intégration de la technique pour préserver la fluidité des espaces. Les espaces de travail sont clairs et profitent de très larges fenêtres 4 x 3 – ouvertures assez inhabituelles dans l’immobilier d’entreprise. La lumière et la vue sur l’extérieur (bois et verdure) créent une atmosphère propice au calme et à la concentration. Le dispositif de façade propose un premier maillage de bois avec coursives et balcons. A l’arrière, des stores puis les grandes baies vitrées, assurent aux plateaux un ensoleillement optimal avec vues cadrées sur les jardins.

A ciel ouvert et nichés en creux entre les bâtiments (niveau -1), les patios sont imaginés comme des jardins d’agrément où s’épanouissent dans un climat semi-tropical des végétaux persistants, une « vallée » également propice à l’isolement ou aux réunions en groupe. Ouverts sur des espaces business évolutifs, ils suggèrent de travailler autrement grâce à leur conception raffinée et leur simplicité d’accès. 

Les restaurants s’organisent autour de jardins où intérieur et extérieur sont liés. Ce sont des espaces flexibles qui peuvent, au besoin, être des salles de travail utilisables en dehors des heures de fonctionnement. L’alternance de bandes de bois et de végétaux bigarrés contribue à créer des espaces extérieurs de qualité à la tonalité changeante au fil des saisons. 



FICHE TECHNIQUE

MAîTRISE D’OUVRAGESOCIETE GENERALE
MAîTRISE D’OEUVREANNE DEMIANS
SITUATIONPARIS – FRANCE
SURFACE COUVERTE89 000 M2
COUT210 M€
ARTICLE PAR Salwa BOUCHAREB
CRÉDIT PHOTO Société GÉNÉRALE

Les plus lus

# à lire aussi

L’immeuble One River North – États-Unis

Une brèche naturelle vient sculpter la façade vitrée de...

L’immeuble Rose des vents – Montréal, Canada

Au printemps 2024, la ville de Montréal a annoncé...

VILLA LITTLE BIG HOUSE – KÉNITRA, MAROC

Entre deux murs qui tracent un cadre étroit, cette...

Immeuble du Petit Mod – Minnesota, États-Unis

Au cœur du quartier West 7th de Saint Paul,...

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page!