Pourquoi j’ai fait archi ? – Tarik Zoubdi

Loin des réalisations professionnelles et des conceptions nouvelles, on vous suggère de par ce témoignage, une immersion dans le monde de Tarik Zoubdi, architecte marocain basé à Mohammedia. Un court récit de vie, justifiant les pas tracés d’un cursus désiré, vous explique ses motivations et sa passion innée, de l’enfance à la création de TZA . Entre conseils, réflexions, et projections, Tarik dévoile son ressenti à travers une interview livrée aux professionnels du domaine mais aussi aux jeunes, concepteurs du Maroc de demain.


A+E // Présentez-vous-en quelques mots et parlez-nous brièvement de votre parcours professionnel.

Tarik Zoubdi // Je suis Tarik Zoubdi, diplômé de l’ENA Rabat en 2006. Après mon diplôme, j’ai collaboré avec plusieurs ateliers d’architecture au Maroc. En 2008, j’ai fondé TZA, et pendant ces 13 dernières années, nous avons réalisé beaucoup de projets notamment dans le domaine de l’éducation et du résidentiel… Depuis 2018, on s’est distingué dans de nombreux prix internationaux d’architecture… Plus récemment, le jury prestigieux du « Architizer  2021 A+Firm Awards » a choisi notre atelier parmi les 4 meilleurs agences d’architecture en Afrique.

A+E // Quelle est votre définition du métier d’architecte ?

T.Z // Pour moi, l’architecture est la traduction spatiale poétique et bienveillante, des aspirations humaines à une vie meilleure.

A+E //Quel a été votre leitmotiv vers les études d’architecture ?

T.Z // Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours aimé dessiner. À la fin du collège mon professeur d’art m’a proposé de faire un bac spécialisé en arts plastiques à rabat. Mes parents m’ont jugé trop jeune pour quitter le foyer familial à ce stade. Finalement, j’ai attendu d’avoir mon bac scientifique en 2000, pour rejoindre l’Ecole nationale d’architecture de Rabat et comprendre que l’architecture ne se limite pas au dessin…Rire !

A+E // Pensez-vous avoir fait le bon choix, ou auriez-vous préféré exercer un autre métier ?

T.Z // Je ne pouvais pas trouver meilleure vocation.

A+E // Quel autre métier auriez-vous aimé exercer ?

T.Z // J’aime énormément le cinéma, donc naturellement tout métier lié à ce vaste domaine.

A+E // Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes futur(e)s architectes ?

T.Z // Aimez votre travail, pour qu’il vous le rende un jour… (c’est tellement cliché, mais tellement vrai à la fois).

A+E // Qu’avez-vous à dire aux jeunes architectes diplômés à l’étranger qui hésitent à rentrer exercer au Maroc ?

T.Z // Pourquoi choisir, ils peuvent travailler au Maroc comme à l’étranger. Au contraire, c’est à nous, architectes marocains, de commencer à exporter notre savoir-faire au-delà de nos frontières.

A+E // Quel changement majeur pensez-vous qu’il serait nécessaire de faire dans le domaine de l’architecture au Maroc ?

T.Z // En finir avec la corruption, plus de transparence et plus de qualité…

A+E // Pourquoi avez-vous fait de l’architecture votre métier ? Illustrez ce choix


Dans un contexte plus décontracté, l’architecte a répondu à quelques questions spontanées en des phrases, certes courtes, mais significatives, révélant un peu plus les penchant de Tarik et ses centres d’intérêts.

A+E // Le métier d’architecte en 1 mot ?

T.Z // Optimisme

A+E // Le métier d’architecte en 1 proverbe ou citation ?

T.Z // « L’architecture c’est le passé conjugué au futur dans le présent » – Tarik Zoubdi.

A+E // Si le métier d’architecte était une personne ou un personnage ?

T.Z // « Ariane » dans le film « Inception »

A+E // Au final être architecte c’est ?

T.Z // Être optimiste (je sais… je me répète !)

A+E // Le métier d’architecte en 1 poème ?

T.Z // « Sur cette terre » de Mahmoud Darwich


Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : la fin de septembre, une femme qui sort de la quarantaine, mûre de tous ses abricots, l’heure de soleil en prison, des nuages qui imitent une volée de créatures, les acclamations d’un peuple pour ceux qui montent, souriants, vers leur mort et la peur qu’inspirent les chansons aux tyrans.

Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : sur cette terre, se tient la maîtresse de la terre, mère des préludes et des épilogues. On l’appelait Palestine. On l’appelle désormais Palestine. Ma Dame, je mérite la vie, car tu es ma Dame.

TIRÉ DU RECUEIL LA TERRE NOUS EST ÉTROITE ET AUTRES POÈMES, GALLIMARD, PARIS, 2000.
MAHMOUD DARWICH
Mahmoud Darwich.

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