Zineb Andress Arraki est une jeune architecte casablancaise, diplômée de l’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris. Artiste pluridisciplinaire, l’architecte dépasse les contours de son métier : elle jongle entre photographie, sculpture, scénographie, vidéo et art visuel.
Poétesse de l’espace, c’est dans le réel et le quotidien qu’elle puise pour extraire le romantisme.
« ET SI LE NOIR FABRIQUAIT L’ARCHITECTURE ? »
Dans cette interrogation, objet de son mémoire de fin d’étude, Zineb établit sa grille de lecture, qui définira son rapport au monde et son approche artistique.
Cette question constituera par la suite, toute la genèse de son travail. Nous naviguons dans un univers fait de paradoxes et de contradictions.
Dans ses recherches, Zineb s’intéresse à la figure de l’oxymore, à la recherche de l’altérité et des contrastes. Son travail est une quête de sens permanente. Comment mettre les mots sur l’invisible et faire parler « les choses communes » ?
Pour y répondre, Zineb élargit ses champs de pratique, et s’accapare de l’art contemporain.
Aujourd’hui, en plus d’être architecte, Zineb Andress Arraki est une artiste à part entière. En 2015, elle participe à la biennale des photographes du monde arabe contemporain à Paris, où elle expose sa série « Mobilogy, questioning the usual ». Elle conçoit également, en 2017, la scénographie pour l’exposition Loading… Casa au Dubai Design Week.
« MON APPROCHE EST MÉTAPHORIQUE ET INTUITIVE »
En février dernier, Zineb est invitée à concevoir la scénographie de l’exposition du MACAAL : Material Insanity. L’exposition réunit 32 artistes issus de l’Afrique et de sa diaspora, invités à explorer la matière et à épuiser ses possibilités.
Installations, vidéos sonores, sculptures, photographies, peinture : les oeuvres exposées subliment la contemporanéité de l’art africain, qui a toujours résidé dans son rapport à la matière.
La scénographie de Zineb est une incitation au rêve et au voyage.
Epurée et abstraite, elle fait éclore les oeuvres à travers des parcours séquentiels et un travail minutieux de perspective. Face à la géométrie architecturale de l’espace, la mise en scène de l’exposition donne libre cours à la l’imaginaire et aux ondulations de l’âme. Une ode à la rêverie et à l’enchantement.