De la Belgitude en architecture.

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Avec sa petite communauté discrète mais cependant influente, sa gentillesse doublée de détermination et son respect légendaire du pays d’accueil, le Belge a une réputation qui valut à son attitude une locution propre : la belgitude, ce questionnement permanent qui tend à définir son interrogation identitaire.

Est-il raisonnable de se poser la question si un petit pays comme la Belgique peut exercer une influence si grande sur un pays, de surcroit si lointain, comme le Maroc ?

C’est justement pour répondre à cette question qu’en matière
d’architecture, nous avons essayé de confirmer cette réputation.

Les architectes belges et les Marocains lauréats des écoles belges d’architecture, s’ils ne sont pas nombreux, brillent par une architecture sincère, empreinte de rigueur et sans fioritures dont vous allez découvrir, dans ce numéro, certaines réalisations comme la villa Yébo de Abdelhakim Guilmi et Paradis Plage de Christine Roffiaen. Une image conforme à cet enseignement si bien décrit par Marc Gossé qui a consacré une grande partie de sa carrière à l’enseignement. 

Sur le plan international, les architectes belges font aussi entendre leur voix, que ce soit à travers l’écolo-visionnaire Vincent Callebaut ou mon ami Pierre Lallemand, lauréat de l’Institut Victor Horta, anciennement Académie Royale des Beaux Arts. Ce designer hors pair, avec qui j’ai eu le plaisir de partager la mention « grande distinction » lors de la remise de nos diplômes en 1983, est devenu l’un des architectes belges contemporains les plus en vue. C’était prévisible !

Dans la lignée d’un Victor Horta, d’un Henry Van de Velde, d’un Paul Hankar ou encore d’un André Jacqmain, qui fut mon président de jury, l’école d’architecture belge au Maroc est la digne héritière de cette pensée singulière et authentique qu’est l’art de bâtir du plat pays.

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