Fouad Akalay : “Les architectes du Maroc ont leur place aux Dubai International Award for best practices”

FOUAD AKALAY, architecte

Archimedia invite les architectes marocains à profiter de cette période de confinement pour participer à la 12° édition du Prix International de Dubai pour les ( Dubai International Award ) meilleurs pratiques de développement durable. Forts de leurs cursus universitaires et de leurs larges visions, sans aides ni accompagnements certains ont développé un savoir faire exceptionnel qu’ils ont partagé sur le plan local avec les partenaires qu’ils ont dirigé. Il est temps qu’ils le fassent savoir au monde !

Fouad Akalay, architecte et fondateur du Groupe Archimedia nous explique pourquoi il encourage ses confrères à participer à cette compétition.


A+E // Pouvez-vous nous en dire plus sur cette compétition ?

Fouad Akalay // « Dubai International Award a été créé en 1995, sous la directive de feu Cheikh Maktoum Bin Rashid Al Maktoum lors de la Conférence internationale des Nations Unies à Dubaï. Elle est le résultat concret de la Déclaration de Dubaï. Cette déclaration a créé le concept international de partage des meilleures pratiques pour le développement accéléré du secteur des établissements humains ».

A+E // Quelles sont les catégories concernées par cette compétition ?

F.A //« Le prix, qui atteint maintenant sa 25e année, reconnaît les meilleures pratiques mondiales qui démontrent de précieuses contributions au développement urbain durable, grâce à des partenariats efficaces entre les secteurs public, privé et la société civile dans ces domaines :

  • La régénération urbaine et la gestion des espaces publics
  • La construction de bâtiments durables, innovants et intelligents
  • La maintenance des systèmes alimentaires urbains
  • La lutte contre le changement climatique et la réduction de la pollution
  • La planification et la gestion des infrastructures urbaines »

A+E // Par quelle(s) catégorie(s) les architectes sont-ils concernés ?

F.A //« En tant qu’acteur global l’architecte peut être impliqué dans toutes ces catégories mais c’est bien entendu les deux premières catégories qu’il est le plus interpelé. Contrairement aux pays occidentaux, au Maroc il n’y a pas d’aides financières, ni crédits d’impôts ni encouragements d’aucune sorte alors les architectes se retrouvent seuls, aux avants postes de la sensibilisation. Beaucoup redoublent d’efforts pour sensibiliser et convaincre leurs clients privés comme publics de la nécessité de construire « durable ». Certains ont réalisé des projets exemplaires !

Pourtant il y a quelques années le PNUD a mis à la disposition du Maroc une première enveloppe de 110 millions de dirham afin d’en faire une plateforme exemplaire dans la promotion de la construction durable. L’ADEREE, Agence nationale pour le développement de énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, aujourd’hui l’AMEE (Agence marocaine pour l’efficacité énergétique) a distribué cet argent à 9 promoteurs immobiliers public et privés locaux. ».

A+E // Et qu’ont-ils fait avec cet argent ?

F.A // « Neuf projets dans tout le Maroc, ont ainsi reçu en moyenne un peu plus de 1 milliard de centimes chacun pour acheter de l’isolation thermique, du double vitrage, des panneaux solaires etc. On les a appelés à l’époque des projets démonstratifs. Ils n’ont rien démontré si ce n’est comment on jette l’argent public par la fenêtre… comme l’énergie d’ailleurs!».

A+E // Mais avec cet argent donné en fonds perdu aurait pu servir à accompagner des milliers de projets ?

F.A // « Justement et c’est pour ça que cette opération a été un grand fiasco. Elle devait être menée de pair avec les architectes du secteur privé car ces derniers sont aux avant-postes et en contact quotidien avec les porteurs de projets immobiliers. En distribuant en moyenne 110 000 dhs par projets ce sont 1000 projets de toutes tailles qui auraient pu bénéficier de cet accompagnement qui d’ailleurs, n’a rien coûté au contribuable marocain puisque c’était un don du PNUD ».

A+E // Donc le secteur de la construction est bien passé à côté de cette importante manne qui aurait conduit chaque architecte du privé à suivre un projet qui s’inscrit dans la construction durable et l’efficacité énergétique ?

F.A // « Oui tout à fait et cela est de la responsabilité directe de l’actuelle AMEE. Aujourd’hui on voit que toutes les initiatives intéressantes et louables sont le fait d’architectes et de promoteurs indépendants. C’est justement à ceux-là que je m’adresse aujourd’hui puisque ces derniers ont développé, avec leurs moyens limités, tous seuls des projets innovants parfois remarquables. ».

A+E // En quoi cette période est-elle propice pour participer aux Dubai International Award for best practices ?

F.A // « Quasiment l’ensemble des architectes et leur personnel sont aujourd’hui confinés chez eux et leurs chantiers tournent au ralenti. Or pour participer à cette compétition dotée, il faut le rappeler de 1 millions USD puisque le gagnant de chaque catégorie reçoit 200 000 USD, il faut juste présenter un projet déjà réalisé durant les 5 dernières années et achevé depuis un an au moins ».

A+E // Que faut-il faire pour y participer ?

F.A // « Il faut se rendre sur le site www.dubaiaward.ae dans lequel tout est clairement expliqué. La date finale de participation est le 30 Avril 2020. La cérémonie de remise de remise de prix aura lieu en novembre 2020 lors de l’expo universelle de Dubai ». 


ARTICLE PAR La Rédaction
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