En remettant le devenir des musées nationaux à une fondation indépendante, les plus hautes instances du Royaume ont vu juste. En remettant les rênes de cette institution à Mehdi Qotbi, artiste-peintre reconnu, au carnet d’adresse bien fourni, elles nous permettent de nourrir le légitime espoir que le Maroc, pays aux talents multiples, sera au rendez-vous des défis qui l’attendent sur la scène culturelle et artistique. Entretien avec un homme de convictions.
A+E // Où en êtes-vous dans la réalisation du projet de reprise en main de la Fondation Nationale des Musées ?
Mehdi Qotbi // La Fondation Nationale des Musées est une toute jeune structure, créée en mai 2011 à l’initiative de S.M. le Roi Mohammed VI. Sa mission consiste à valoriser le patrimoine muséographique national, en renforçant la gouvernance muséale du pays. En 2014, la Fondation a repris la tutelle des 14 musées publics. Elle a désormais la liberté d’engager les actions nécessaires à la réalisation de sa mission. Ces actions sont en cours d’identification dans le cadre d’un plan stratégique que nous élaborons actuellement.
A+E // Avez-vous un projet de restauration/rénovation des musées ? Si oui lesquels ?
M.Q // Tous les musées relevant de la Fondation feront l’objet d’actions de rénovation / restauration. Le plan stratégique nous permettra de définir le périmètre, la priorité et le coût de ces actions.
L’étape suivante consistera à lancer les études techniques et financières nécessaires aux différents projets afin de pouvoir dans un deuxième temps les mettre en œuvre.
A+E // Qu’en est-il des ressources humaines dont vous bénéficiez ?
M.Q // Aujourd’hui, l’équipe centrale de la Fondation est constituée d’une vingtaine de personnes. D’ici la fin de l’année, se joindront à nous les équipes des différents musées qui seront détachées du Ministère de la Culture. Les profils que nous employons sont très différents. Nous avons des profils techniques tels que des conservateurs, des archéologues, mais également des architectes et des profils issus de formations en management et en communication. C’est la combinaison de ces différentes compétences qui nous permettra, j’en suis convaincu, d’assurer au mieux notre mission.
Etant donné que nous sommes une jeune institution, nos équipes sont amenées à être plus étoffées dans les prochaines années.
A+E // Est-ce que d’autres musées sont prévus ?
M.Q // Oui, bien sûr. Nous inaugurerons d’ailleurs, le Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain très prochainement et un Musée de l’archéologie et des sciences de la terre est prévu dans le plan d’aménagement de la vallée du Bouregreg.
D’autres projets de nouveaux musées seront très certainement identifiés dans le cadre de notre plan stratégique, mais la priorité reste quand même la mise à niveau des musées existants.
A+E // Où en êtes-vous dans vos différents partenariats ? Et lesquels ?
M.Q // Depuis sa création, la Fondation a signé plusieurs partenariats avec de prestigieuses institutions muséales internationales qui ont permis la mise en place de grandes expositions. Citons à titre d’exemples « Les splendeurs de Volubilis » au MuCem jusqu’au 25 août, « Le Maroc médiéval, un empire de l’Afrique à l’Espagne » au Louvre à partir d’octobre prochain, ou encore l’exposition sur l’art contemporain marocain à l’Institut du monde Arabe dès la rentrée prochaine. Les conventions signées avec ces grandes institutions mettent également l’accent sur la restauration des œuvres et la formation des collaborateurs en charge des musées.
A+E // En quoi consiste le partenariat avec la « Smithsonian Institution » ?
M.Q // La convention de partenariat qui liera dans les mois à venir la Smithsonian Institution à la FNM permettra aux deux institutions de fixer les domaines de collaboration. Ce que je peux d’ores et déjà vous dire, c’est que lors de la visite de Mme Johnnetta Betsch Cole, Directrice du Musée National d’art africain relevant de l’institution Smithsonian, nous avons évoqué quelques pistes parmi lesquelles l’organisation aux Etats-Unis d’événements mettant en valeur le patrimoine marocain, ainsi qu’une collaboration en matière d’expertise et de formation dans nos domaines de compétence.