« Parlez-nous d’Archi, Parlez-nous d’Amour » – Anas Koubaiti

À l’occasion de la Saint-Valentin, nous avons eu le plaisir d’inviter des architectes, tous parcours confondus: jeunes diplômés comme professionnels expérimentés, à participer à un nouveau concept conçu pour les réseaux sociaux d’A+E : « Parlez-nous d’archi, parlez-nous d’amour ».

Ce projet célèbre l’amour dans un contexte architectural à travers une série de capsules vidéo au format Reel sur Instagram ou sous forme écrite, comme dans ce cas. Nous leur avons posé des questions sur leur vision de l’amour à travers l’architecture, qu’elle soit symbolique, artistique ou relationnelle. Ce concept met en lumière des perspectives intéressantes de la scène architecturale marocaine, et ce sous un angle un peu plus décontracté et authentique.


Pour cette interview, nous nous sommes adressés à Anas Koubaiti, Architecte-Urbaniste chez KAPT Studio, et lauréat de la catégorie prix spécial Zévaco aux YMAA 2024. voici sa perspective sur le sujet:

A+E // Qu’est ce qui est à l’origine de votre histoire d’amour avec l’architecture ?

Mon histoire avec l’architecture trouve probablement sa source dans des souvenirs d’enfance, dans le riad de mes grands-parents à Fès. Une architecture silencieuse au dehors, mais qui, une fois à l’intérieur me révélait tout un univers sensoriel à explorer : des alternances d’ombres et de lumières, des sons de ville perceptibles mais « invisibles », des jeux de textures et de matières. Le temps d’un séjour, mon rapport à l’espace et au monde extérieur y changeait radicalement. Il n’était plus conditionné simplement par des « trous dans les murs » mais davantage par des « percées vers le ciel ». 

Ecolodge à Santa Teresa (c) Ecocoon

A+E // Quel est votre projet marocain coup de foudre ? (Un projet qui vous appartient, ou pas)

J’aime comparer la ville à une grande maison, dans laquelle les citadins doivent pouvoir trouver les aménités pour cohabiter et s’épanouir. Plutôt d’ordre urbanistique que strictement architectural, je citerai la réhabilitation de la place Lalla Yeddouna à Fès qui illustre le potentiel de résilience des tissus urbains historiques. C’est un projet qui en plus de son intégration particulièrement respectueuse fais preuve d’une grande générosité, en restituant aux habitants de la médina tout un espace public et de redécouvrir les rives du oued Bou Khareb.

Place Lalla Yeddouna – Fes (c) Yassir Khalil Studio

A+E // Comment définiriez-vous « l’amour » à travers le prisme de l’architecture ? Est-ce un geste, une émotion, un espace ou autre chose ?

L’amour à travers le prisme de l’architecture c’est avant tout l’amour des humains à qui l’architecture se destine. C’est mettre en valeur les gens, ceux qui vont l’habiter ou y passer, quel que soit le programme, quels qu’en soient les destinataires finaux. L’architecture reste pour moi une manière d’établir un dialogue invisible entre individus. Pour cela que formes, gestes, dispositifs spatiaux ne sont que des outils ! Des outils au service de sens que l’on souhaite donner, que ce soit un sens symbolique, un usage durable, un confort ergonomique…

Le Ribat Bioclimatique (c) Amine Houari


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