Dar Bouazza synthétise à elle seule, tous les maux que connait l’urbanisme marocain.
Le développement frénétique que connait cette banlieue située au sud de Casablanca est un cas sans précédent au Maroc. Autrefois lieu idéal pour les résidences secondaires des Casablancais plus ou moins fortunés, elle représentait, pour un large éventail de bourses, l’escapade estivale du weekend ou le lieu d’habitation de nombre de coopérants à la recherche d’une résidence accessible financièrement tout en leur offrant une qualité de vie semi-champêtre, très appréciable, aux portes d’une métropole bruyante et, il faut le dire, sale.
Or, ces dernières années cette région connait, à coup de dérogations, une rapide et furieuse urbanisation. Des ensembles d’habitation et des résidences fermées et sécurisées clairsemées tout au long de la route qui relie Dar Bouazza et du littoral au gré des acquisitions foncières des grands promoteurs immobiliers qui ont flairé la bonne affaire.
Tout ceci s’est fait dans une désolante absence des autorités locales, en charge de l’urbanisme, incapables d’avoir une vision pour cette région et d’organiser les espaces. Résultat des courses : des projets immobiliers disparates, des centres commerciaux aux abords des routes, des établissements scolaires en pleine campagne … bref un capharnaüm qui porte une seule promesse : un nouveau lieu de vie des Casablancais abordable et à proximité de la mer.
Pourtant, dans ce désordre apparent la vie s’installe et s’organise. La nature ayant horreur du vide les habitants se regroupent déjà en association, les équipements de proximité voient le jour, les projets de loisirs sont déjà lancés, des défenseurs de la nature font entendre leur voix… et Dar Bouazza, contre l’incurie des autorités locales qui se limitent à constater les audaces des promoteurs et qui payeront très cher les nécessaires coutures urbaines, est en train de devenir la nouvelle banlieue chic de Casablanca.
Un rôle qui lui va si bien !